Allocution à la quatrième Conférence mondiale des présidents de parlement
Oslo, mercredi 22 juillet 2015

Chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Je représente l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, instance qui réunit des parlementaires venus des 47 Etats membres de notre Organisation. Pour ma part, je viens du Luxembourg. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de trois défis « extraordinaires » qui ne sont pas exclusivement européens, des défis qui exigent des « efforts extraordinaires ».

Le premier concerne le drame de la migration. L'afflux de réfugiés et de migrants en Europe nous rappelle que nous ne vivons pas isolés les uns des autres et que les frontières entre les pays et les continents ne peuvent pas, et ne doivent pas, empêcher des personnes d'échapper à la violence et à la persécution. De nombreuses déclarations et réactions montrent qu'une réponse internationale coordonnée est nécessaire. Pour autant, dans la pratique, il semble que la volonté politique de renforcer la solidarité internationale et le partage des responsabilités fasse dangereusement défaut.

Mais si nous ne travaillons pas ensemble, nous courons à la catastrophe. Les parlementaires doivent faire preuve d'une plus grande initiative ; ils doivent montrer la voie. Il est hors de question de se défausser parce que la situation est trop critique. Nous, parlementaires, devons dire à nos gouvernements qu'il faut arrêter de défendre ses propres intérêts et faire preuve d'une plus grande solidarité.

Le deuxième défi extraordinaire que je voulais évoquer devant vous est la montée de l'intolérance, de la haine et de l'extrémisme. Ces comportements représentent l'un des plus graves dangers pour les institutions démocratiques et le vivre ensemble.

En janvier dernier, l'APCE a donné le coup d'envoi de l'Alliance parlementaire contre la haine. Il serait souhaitable que cette initiative dépasse les frontières de l'Europe et que tous les parlements se regroupent en réseau – dans le cadre de l'UIP par exemple – pour créer un vaste mouvement, en liaison avec la société civile, les instances religieuses et d'autres, pour dire « non » à la haine et à l'intolérance.

Le troisième défi extraordinaire que je souhaite mettre en avant concerne la lutte contre le terrorisme.

Le Conseil de l'Europe s'est doté d'une Convention pour la prévention du terrorisme. Comme d'autres traités de cette Organisation – je pense notamment à la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique –, cette convention est ouverte aux Etats non membres.

Chers collègues, Mesdames et Messieurs,

En conclusion, je voudrais rappeler qu'en votre qualité de présidents de parlement, vous avez véritablement le pouvoir de changer le monde pour le rendre meilleur. Vous pouvez contribuer à ramener la solidarité sur la scène internationale, combattre la haine et l'intolérance, et utiliser les instruments internationaux pour faire face au terrorisme, tout en garantissant le respect des droits de l'homme dans vos pays respectifs.