Discours lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence célébrant le 30e anniversaire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant
Genève, lundi 18 novembre 2019

Madame la Directrice Générale,
Monsieur l’Ambassadeur,
Madame la Conseillère,
Mesdames et Messieurs,

C’est un très grand plaisir et un honneur pour moi de m’adresser à vous à l’occasion de la Célébration des 30 ans de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

Aujourd’hui, nous avons – en Europe et dans le monde – des raisons de nous féliciter de nos succès mais nous avons aussi, malheureusement, des raisons de revenir sur nos échecs.

Ainsi, chaque année, la moitié des enfants dans le monde sont victimes de violence. Les enfants font en effet partie des groupes les plus vulnérables face à la pauvreté, au changement climatique, à la crise migratoire et aux conflits armés. Même en Europe – qui est considérée comme étant l’un des continents le plus prospères – un quart des enfants vit dans la pauvreté. Ces chiffres sont aussi inacceptables qu’alarmants.

Malgré les belles déclarations officielles, la volonté politique pour protéger les droits de l’enfant n’est pas toujours suffisamment présente. L’anniversaire que nous célébrons aujourd’hui nous offre l’opportunité de dresser un état des lieux, de réfléchir aux obstacles à franchir et de renforcer l’engagement et l’action politiques.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, que je préside, soutient pleinement la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant au niveau régional.

Le rôle de l’Assemblée est de faire entendre la voix des Européennes et Européens et d’aborder des sujets complexes et difficiles, afin de trouver des réponses communes aux défis qu’ils représentent. Nous avons ainsi déjà débattu d’un grand nombre de rapports portant sur les droits de l’enfant, sachant que les textes adoptés par l’Assemblée influencent, par la suite, les politiques nationales développées par nos pays membres.

De plus, l’Assemblée est souvent à l’origine de textes juridiques contraignants. La Convention du Conseil de l'Europe sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, également appelée « Convention de Lanzarote », en est un excellent exemple. Ce texte met en pratique, dans un texte spécifique, les principes fondamentaux de la Convention des Nations Unies.

L’Assemblée organise aussi des campagnes parlementaires, telles que la Campagne pour mettre fin à la rétention d'enfants migrants, qui a été organisée entre 2015 et 2019 dans le cadre de la Campagne mondiale sur ce sujet.

Nous attachons également une grande importance à la coopération avec les instances des Nations Unies sur cette question. Un rapport sur la « Violence à l’égard des enfants : une contribution du Conseil de l’Europe aux Objectifs de développement durable » a été débattu au mois de juin 2019 au sein de notre Assemblée, à Strasbourg. L’Assemblée a ensuite organisé, le 16 juillet, un panel de haut-niveau aux Nations Unies à New York, afin de souligner l’urgente nécessité de protéger les enfants d’abus sexuels commis par des personnes faisant partie de leur « cercle de confiance ».

Finalement, je voudrais aussi mentionner que j’ai assisté, la semaine dernière, à la Conférence d’évaluation à mi-parcours de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant (2016-2021). Cette conférence de haut-niveau a été organisée dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Europe. La Stratégie du Conseil de l’Europe consiste à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies par le biais d’une coopération à l’échelle des 47 pays membres du Conseil de l’Europe.

Mesdames et Messieurs,

Cette conférence est l’occasion pour nous toutes et tous de nous remettre en question. Je me réjouis d’être aujourd’hui parmi tant d’actrices et d’acteurs ainsi que de partenaires engagé·e·s qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. Utilisons cette opportunité pour partager des exemples de bonnes pratiques et de leçons tirées de nos expériences respectives afin de créer des liens, des alliances et des stratégies communes pour l’avenir.

Il est important de rappeler que les enfants doivent, d’abord et avant tout, être considérés comme des enfants et que leur intérêt supérieur doit guider toutes les décisions qui les concernent.

Je vous remercie et vous souhaite à toutes et tous une conférence très fructueuse et enrichissante.