Andrej

Plenković

Premier ministre de Croatie

Discours prononcé devant l'Assemblée

mardi, 26 juin 2018

Madame la Présidente, je vous présente mes félicitations pour votre élection d’hier. Monsieur le Secrétaire Général, je vous remercie pour la très bonne réunion de ce matin. Mesdames et Messieurs les parlementaires, c’est pour moi un honneur d’être aujourd’hui à Strasbourg, capitale européenne, et d’avoir l’occasion de m’adresser à vous, honorables membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Car cette vénérable institution européenne, fondée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, symbolise plus que toute autre la réconciliation des peuples de notre continent, qui se sont trop longtemps déchirés au cours de l’Histoire. Mais elle illustre surtout les avantages pour nos nations d’une coopération fondée sur des valeurs partagées et fondamentales telles que la liberté, la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit. Des valeurs auxquelles mon pays a longtemps aspiré et dont l’avènement après la chute du mur de Berlin a été, pour la Croatie, synonyme de son indépendance regagnée en 1991 et de son retour au sein de la grande famille européenne des nations démocratiques.

Hélas, les premières années de notre indépendance ont été endeuillées par une guerre – aujourd’hui fort heureusement derrière nous. Mais cette expérience tragique nous a permis de mieux saisir toute l’importance de la paix et des valeurs défendues par le Conseil de l’Europe. C’est pourquoi je tiens aujourd’hui à rendre hommage aux fondateurs de cette Organisation paneuropéenne pour le rôle de pionnier qu’elle a joué dès 1949 dans la construction européenne, alors que notre continent était encore un champ de ruines, mais également à vous tous qui, au travers de vos travaux, contribuez aujourd’hui à faire de l’Europe le continent de référence en matière de démocratie et des droits de l’homme, celui qui continue d’inspirer et d’incarner l’espoir pour de nombreux hommes et de nombreuses femmes à travers le monde, dont les droits les plus élémentaires sont bafoués. Car c’est avant tout cela qu’incarne le Conseil de l’Europe, et je tenais à vous en remercier. Cela dit, il nous appartient à tous, États membres du Conseil de l’Europe, de veiller à ce que ces normes que nous avons en partage soient mises en œuvre sans équivoque et partout au sein de nos États – aux niveaux local, régional, national et international.

Comme vous le savez, la Croatie a pris la présidence du Comité des Ministres le 18 mai dernier. Il s’agit de notre première présidence depuis notre adhésion au Conseil de l’Europe en 1996. Mais avant de pouvoir rejoindre la grande famille du Conseil de l’Europe, la Croatie a dû remplir une longue liste d’engagements et d’obligations.

Ceux-ci ont profondément transformé notre société et grandement contribué au renforcement des normes démocratiques dans mon pays, au bénéfice de l'ensemble de mes concitoyens.

Aujourd'hui, l’image et la position de la Croatie reflètent les progrès accomplis dans l'enracinement des valeurs démocratiques au sein de notre société, mais aussi les résultats obtenus grâce aux efforts que nous accomplissons sans relâche dans la résolution de certaines questions particulières.

La Croatie ne se contente pas de mettre en œuvre ces principes au niveau national, elle les promeut activement au niveau européen.

Vous avez entendu hier les quatre priorités de notre présidence: la lutte contre la corruption, la protection des minorités, la décentralisation et la promotion de notre patrimoine culturel.

Mais le Conseil de l'Europe joue aujourd'hui un rôle d'autant plus important que, par ses activités, il contribue efficacement à mettre en œuvre de nombreuses normes qu'il a en partage avec l'Union européenne.

Par sa participation active aux diverses activités du Conseil de l'Europe, la Croatie a été l'exemple vivant du «pouvoir transformateur» du Conseil, notamment à la lumière des efforts que nous avons accomplis sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne.

Aussi permettez-moi de réitérer le plein soutien et l’engagement de la Croatie aux travaux du Conseil de l'Europe. Son rôle unique de protection et de promotion des plus hautes valeurs européennes – la démocratie, les droits de l'homme et l'État de droit – ne saurait en aucun cas être compromis. C'est notre responsabilité première d'États membres que de respecter les principes fondamentaux du Conseil de l'Europe afin de préserver la réputation de notre Organisation.

La Croatie est d'autant plus attachée à ces principes et ces valeurs démocratiques que mes concitoyens ont payé un prix lourd tribut pour leur défense.

À l'heure où notre Organisation fait face à de sérieux défis, la Croatie soutient pleinement la nécessité de poursuivre la réforme du Conseil de l'Europe et de définir une perspective et une stratégie claires et à long terme.

À cet égard, il est de la plus haute importance de parvenir à une plus grande unité en conjuguant encore mieux nos efforts afin de regagner la confiance de nos concitoyens dans le travail accompli à leur service.

Le Conseil de l'Europe a mis au point un mécanisme de suivi efficace de ses normes en matière de droits de l'homme, de démocratie et d'État de droit. Ce suivi est indispensable pour identifier les domaines de non-conformité et adresser des recommandations aux États membres. Par conséquent, il est d'une importance cruciale que nous préservions l'activité des mécanismes de surveillance.

En outre, il est sans doute possible d'améliorer l'interaction et la synergie entre les principaux organes du Conseil de l'Europe. J'estime qu'il est du devoir des États membres de s'engager plus activement avec le Secrétariat et avec l’Assemblée parlementaire, afin de rendre le travail du Conseil de l'Europe plus efficace.

(Poursuivant en anglais.)

Mesdames et Messieurs, le système de la Convention des droits de l’homme est l’un des mécanismes les plus importants. Il a apporté une grande contribution à la protection des droits de l’homme et de l’État de droit en Europe. Nous exprimons notre engagement à la Convention, aux obligations qui en découlent et au droit de recours individuel devant la Cour comme un de ses éléments clés. La pleine mise en œuvre de la Convention européenne des droits de l’homme est une condition préalable pour renforcer le rôle subsidiaire de la Cour.

En tant qu’État partie à la Convention, nous avons accepté de respecter les arrêts de la Cour. En outre, les arrêts doivent rester contraignants et exécutoires, ce qui est important pour la crédibilité de l’Organisation. De fait, il n’y a pas d’autre moyen de renforcer l’efficacité de nos systèmes judiciaires. Nous devons travailler ensemble pour nous assurer que nous avons la même compréhension du droit et de sa mise en œuvre.

Un dialogue continu et constructif entre États membres et entre le niveau national et le niveau européen doit persister, dans le respect de l’indépendance de la Cour et du caractère contraignant de ses arrêts.

Le processus de réforme a entraîné des développements importants et des améliorations au système conventionnel. La Croatie se félicite de ces progrès et reconnaît la nécessité d’engager d’autres réformes, de renforcer l’autorité de la Cour, de sa jurisprudence et de ses juges. J’aimerais exprimer ma grande satisfaction face à l’engagement pris par les États parties pour renforcer un système qui permette de réparer promptement et efficacement.

Le nombre d’affaires portées devant la Cour est un des grands défis qui se posent à la Convention. Il importe donc de prendre les mesures nécessaires pour réduire le nombre des requêtes en suspens. Cela se fera par le développement de nouvelles méthodes et l’amélioration de celles-ci, dans le respect de l’indépendance de l’institution mais en lui attribuant les fonds suffisants pour le faire.

Pour ce qui est du non-paiement des contributions au budget de l’Organisation, il est important de répondre à des cas de non-conformité, faute de quoi l’Organisation perdrait sa crédibilité et la confiance du public qui est, pourtant grande.

La Croatie se félicite du fait que l’Assemblée parlementaire cherche à rétablir sa propre crédibilité et qu’elle ait pris des mesures concrètes afin de créer un environnement de tolérance zéro à la corruption. La corruption est un phénomène social inacceptable qui porte préjudice aux droits de l’homme, porte atteinte à la stabilité et au progrès économique des États et, en l’occurrence, est préjudiciable à la crédibilité de l’Assemblée parlementaire et au Conseil de l’Europe en général. Il est donc nécessaire de sensibiliser à la nécessité de suivre et de contrôler l’efficacité des solutions trouvées.

La lutte contre la corruption est fortement soutenue par la Croatie. C’est l’une des conditions préalables pour toute société démocratique ouverte et développée. C’est pourquoi nous avons décidé de nous pencher sur ce phénomène préjudiciable et de définir la lutte contre la corruption comme une des grandes priorités de notre présidence du Comité des Ministres.

En coopération avec le GRECO, nous organiserons une conférence ministérielle ayant pour thème «Renforcer la transparence et la responsabilité pour assurer l’intégrité», qui se tiendra en Croatie en octobre Le but de la conférence est de souligner l’importance d’une meilleure coopération, de combiner les efforts réalisés par les instances nationales et d’élargir la lutte contre ce phénomène de grande ampleur.

J’aimerais partager avec vous quelques mots à propos de la ratification récente par le Parlement de la Croatie de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, aussi connue sous le nom de Convention d’Istanbul.

Nous avons ratifié récemment cette convention et rejoint ainsi le groupe de trente pays qui avait déjà accédé à cet instrument international important visant à combattre et à prévenir la violence faite aux femmes et la violence domestique.

L’enseignement tiré de ce processus est que cette grande convention, qui fixe des objectifs importants pour la sécurité des femmes et des enfants, s’inscrit dans le contexte d’un débat idéologique plus large qui fausse complètement le débat public dans les États membres. La Croatie a persévéré sur la voie de la ratification de la convention, sous la direction de mon gouvernement. Nous l’avons fait, parce que nous sommes convaincus que c’était la chose à faire pour notre société et aussi pour protéger les femmes de ces actes de violence.

Toutefois, je pense que l’Organisation devrait dégager une solution commune et clarifier le but même de cette convention, car il n’est conforme ni à cette Organisation ni aux objectifs très nobles de la convention d’accepter tant d’amalgames qui contribuent à la division de nos sociétés et braquent les projecteurs sur des questions qui n’ont rien à voir avec le sujet.

Je lance donc un appel, à vous Madame la Présidente, à vous Monsieur le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe et à mes collègues du Comité des Ministres, pour que vous utilisiez notre expérience récente. Elle peut servir de base à des déclarations interprétatives robustes. L’Organisation peut également l’utiliser pour définir plus clairement l’objet de cette convention. Je partagerai volontiers notre expérience avec tous ceux qui voudront participer à cet exercice.

Permettez-moi de dire quelques mots à propos de nos pays voisins du sud-est de l’Europe. Beaucoup d’entre eux sont présents dans cet hémicycle. Comme Mme Maury Pasquier l’a dit très clairement, nous sommes le membre le plus récent de l’Union européenne. Nous nous souvenons bien de la procédure d’adhésion. Nous voudrions utiliser les occasions qui nous sont données, notamment au Conseil de l'Europe, pour soutenir nos voisins. Nous nous sommes donc félicités du rapport récent de la Commission européenne sur les pays des Balkans occidentaux. Nous avons soutenu la présidence bulgare du Conseil de l’Union européenne lors de l’organisation du sommet à Sofia au mois de mai dernier.

Je me suis engagé à organiser un nouveau sommet de Zagreb, comme celui qui s’est tenu en l’an 2000 et qui a ouvert la perspective de l’intégration à la région, en 2020, lorsque nous présiderons le Conseil de l’Union européenne. Nous nous efforcerons d’organiser ces sommets de manière régulière, afin de s’assurer que ces pays et l’élargissement de l’Union européenne demeurent à l’ordre du jour.

Nous nous félicitons de l’accord récent entre nos amis de Skopje et d’Athènes sur la question du nom de la Macédoine. Nous espérons que cela permettra l’ouverture des négociations pour l’adhésion à l’Union européenne et que cela encouragera également l’Organisation du traité de l'Atlantique nord, l’Otan, à adresser une invitation à la Macédoine qui l’attend et la mérite depuis longtemps, selon moi.

Nous nous intéressons tout particulièrement à la Bosnie-Herzégovine qui doit recevoir toute l’attention de la communauté internationale étant donné son histoire et notre responsabilité partagée à son égard. Nous devons soutenir l’agenda des réformes afin de renforcer le processus d’intégration, la volonté de cohésion de l’Europe et les perspectives de prospérité. Nous attendons des progrès après les élections d’octobre.

Notre position vis-à-vis des autres pays de la région est similaire: notre approche repose sur la bonne foi et sur une politique de bon voisinage.

Je saisis l’occasion de ma présence au sein de l’Assemblée pour saluer nos amis d’Ukraine, un pays qui m’est cher en tant qu’ancien membre du Parlement européen. Nous soutiendrons votre désir d’intégrité territoriale et vos efforts vers une intégration plus poussée à l’Europe. Nous nous félicitons de la conférence qui aura lieu demain au Danemark afin de soutenir vos efforts.

Permettez-moi de dire quelques mots à propos d’une question critique pour le continent européen, celle des flux migratoires illégaux. Nous savons tous quel impact a cette crise migratoire sur la politique européenne et dans les différents États membres. La crise migratoire de 2015-2016, l’afflux de migrants depuis différentes régions méditerranéennes, restera à l’ordre du jour pendant des années encore, étant donné l’évolution démographique de l’Afrique et les difficultés du Moyen-Orient, la pauvreté, l’instabilité, les conflits, les guerres et d’autres difficultés qui poussent les populations à quitter leur pays et à chercher à rejoindre l’Europe. Nous devons réfléchir conjointement à une solution, car seule une solution européenne nous permettra de partager correctement le fardeau de la solidarité et de la responsabilité qui est le nôtre. Nous devons également agir en partenariat avec des pays non européens, pour les aider à soulager la pression qui pèse sur eux et à résoudre les problèmes qui se posent à eux.

Il faut également protéger les frontières extérieures. Mon pays a deux objectifs: rejoindre l’Espace Schengen, dont nous respectons quotidiennement les critères, puis rejoindre la zone euro. Nous voudrions des frontières qui ne soient pas poreuses et qui soient respectées. Pour ce faire, nous devons coordonner les différents actes législatifs qui concernent les migrations par le biais du réexamen ou de la révision du Règlement de Dublin.

Cette question a eu des effets au niveau national, tels que la montée des populismes ainsi que des critiques plus fréquentes du projet européen. La construction européenne témoigne de 70 ans d’efforts. Il faut en tirer les enseignements pour proposer les politiques adéquates afin de regagner la confiance de nos citoyens envers les institutions européennes et de les détourner des pièges du populisme.

(Reprenant en français.)

En conclusion, je souhaiterais vous dire que le Conseil de l'Europe a joué pour la Croatie, dès le milieu des années 1990, un rôle crucial. Il a soutenu nos efforts sur la voie de l’intégration à l’Union européenne.

Je souhaite qu’il en fasse de même aujourd’hui pour les pays du sud-est de l’Europe, afin de les aider à progresser rapidement sur cette voie. En effet, tout comme pour la Croatie, la perspective de l’intégration demeure la meilleure incitation pour mettre en œuvre des réformes politiques et économiques, lesquelles permettent le développement accéléré et la stabilité politique qui sont les conditions de la prospérité. Les conditions premières de cette intégration sont le renforcement des normes démocratiques, la protection des droits de l'homme et de l’État de droit, domaines dans lesquels le Conseil de l'Europe joue un rôle irremplaçable.

Aussi, permettez-moi de saisir cette occasion pour vous assurer du soutien sincère actuel et à venir de la Croatie aux travaux de l’Assemblée parlementaire et plus généralement à ceux du Conseil de l'Europe.

Le Parlement croate a eu l’occasion de recevoir certains d’entre vous lors de la Commission permanente de l'Assemblée parlementaire. Une réunion dédiée à la sécurité de la Méditerranée se tiendra à Dubrovnik à l’automne. Ces événements donnent l’occasion à nombre d’entre vous de connaître mieux mon pays et de voir comment la Croatie soutient les valeurs et les objectifs de l’institution européenne la plus mature et la plus vénérable.

LA PRÉSIDENTE

Monsieur le Premier ministre, je vous remercie de votre discours qui a vivement intéressé les membres de notre Assemblée. Un certain nombre de nos collègues ont déjà exprimé le souhait de vous poser une question.

Je rappelle que les questions ne doivent pas dépasser trente secondes et que vous devez poser une question et non faire un discours.

M. ZINGERIS (Lituanie), porte-parole du Groupe du Parti populaire européen (interprétation)

Monsieur le Premier ministre, nous sommes très heureux de vous entendre ici. Vous êtes un grand acteur dans votre région, avec un excellent bilan en matière de défense des droits de l’homme, notamment lorsque vous travailliez au sein des institutions européennes et du Parlement européen. Nous sommes très heureux de vous accueillir parmi nous et de compter sur la contribution de vos collègues ici présents.

J’aimerais vous poser une question simple: comment combattrons-nous la radicalisation de l’Europe et l’érosion de nos valeurs? Comment combattrons-nous l’érosion de nos normes établies ces soixante-dix dernières années? Comment ferons-nous face à ces attaques contre notre système de valeurs et notre système classique de partis politiques?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Merci, très cher ami, pour cette question. J’ai essayé d’y répondre de façon préventive, si j’ose dire, au cours de mon allocution. Nous devons être bien conscients des conséquences des situations mondiales qui influencent l’Europe, les politiques nationales et l’opinion de nos électeurs.

L’élément clé réside dans la responsabilité de chacun des gouvernements, des partis politiques au niveau national mais également des organisations multilatérales. Ces dernières doivent soutenir les valeurs et les politiques ayant permis de créer l’Europe en tant que projet de paix. L’Europe doit être résiliente face aux pressions visibles comme invisibles – vous savez ce à quoi je fais référence. Ces pressions visent les gouvernements nationaux comme les partis politiques.

Mon programme en Croatie est très clair: je souhaite renforcer les partis politiques pro-européens standards, les solutions alternatives ne me semblant pas offrir de variantes crédibles. C’est pourquoi je reste très fidèle à mes convictions.

Mme GURMAI (Hongrie), porte-parole du Groupe des socialistes, démocrates et verts (interprétation)

Monsieur le Premier ministre, bravo pour la ratification de la Convention d’Istanbul. La Croatie est un nouveau membre de l’Union européenne, dont vous êtes vous-même un défenseur passionné: comment pouvez-vous faire bénéficier de votre expérience les pays des Balkans occidentaux pour promouvoir leur adhésion à l’Union européenne?

Par ailleurs, comment pouvez-vous défendre les valeurs de l’Union européenne auprès des candidats et des membres qui, souvent, franchissent la ligne rouge sans être nécessairement sanctionnés?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Merci beaucoup pour cette question et pour vos félicitations au sujet de la convention: si c’était à refaire, je le referais!

L’expérience de la Croatie en tant que dernier membre admis au sein de l’Union européenne est importante: nous avons les connaissances nécessaires au sein de nos cercles d’experts sur les processus d’adhésion et sur les formalités administratives. Nous essayons de partager ces savoirs avec les pays voisins depuis plusieurs années. Dans tous les pays concernés, plusieurs experts croates ont participé à ces exercices. Au-delà de ce savoir-faire technique, je puis vous assurer que notre ministre des Affaires étrangères lui-même a fait ce travail, en Serbie par exemple.

Mais nous devons en faire davantage au niveau des institutions européennes: nous devons mettre en place un environnement propice, respecter les critères existants, défendre la conformité à ces critères, mais également soutenir nos voisins parce que leur perspective européenne constitue une garantie d’amélioration de notre situation globale.

Earl of DUNDEE (Royaume-Uni), porte-parole du Groupe des conservateurs européens (interprétation)

Concernant l’élargissement de l’Union européenne, que pensez-vous de la candidature à l’adhésion d’un certain nombre de pays voisins? Par ailleurs, dans la région, est-il à l’ordre du jour d’encourager les projets bilatéraux? Enfin, la Bosnie-Herzégovine veut aider à la réduction de la corruption et pour cela il faut des réformes politiques et juridiques. Quel est votre avis sur toutes ces questions?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Concernant votre première question, je pourrais y répondre longuement et reprendre ma réponse à la représentante du Groupe socialiste. Nous suivons tout ce qu’il se passe et nous continuerons à le faire, en tenant compte de ce qu’il est normal de faire entre voisins.

Pour ce qui est de l’environnement, il faut savoir que le programme politique visant à permettre aux non-membres de l’Union européenne de respecter tous les critères économiques et la gouvernance économique est l’une des caractéristiques principales de notre travail. Il faut être conscient du fait que l’on entre dans un semestre européen, avec les procédures sur les déséquilibres macroéconomiques et financiers. Il faut véritablement faire face à un certain nombre de pressions financières et économiques qui découlent de l’adhésion. Voilà pourquoi les négociations sont importantes: nous n’en sommes pas toujours aussi conscients que nous le devrions.

Concernant la lutte contre la corruption en Bosnie-Herzégovine ou dans d’autres pays, je pense que le GRECO a un rôle primordial à jouer. La prééminence de l’État de droit est importante dans le cadre du Conseil de l’Europe. Il faut lutter contre la corruption: ces instruments doivent être utilisés davantage, y compris au niveau national. Nous devrions tous essayer d’en faire davantage pour lutter contre la perception négative qui existe parfois dans certains pays européens.

Au niveau économique, les professionnels devraient se sentir à l’aise, ils devraient être vus comme étant face à un système fiable, durable. Il faut également un système judiciaire efficace, rapide, sans quoi les sociétés iront investir dans d’autres pays. Voilà pourquoi il faut tenir compte de tous ces points. Tout commentaire négatif crée une difficulté et un obstacle à l’investissement étranger, mais il faut également être conscient du fait que pour être compétitif, attractif, il faut adopter une approche de ce genre.

Mme RODRIGUEZ HERNANDEZ (Espagne), porte-parole de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (interprétation)

En juin dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a déterminé que les autorités croates avaient violé les droits d’une femme victime de violences machistes. Non seulement l’agresseur n’a pas été poursuivi mais il a également été suggéré que la victime aurait dû se défendre. Envisagez-vous de ratifier la Convention sur la prévention des violences faites aux femmes? La ratification est une chose mais quand prendrez-vous des mesures, et lesquelles, pour garantir réellement la protection des droits et libertés des femmes dans votre pays?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Le système juridique croate protège de façon égale toutes les victimes de délit, quel que soit leur sexe. La ratification de la Convention de prévention des violences faites aux femmes envoie un signal clair, qui indique comment renforcer le cadre juridique, la capacité institutionnelle, les moyens budgétaires nécessaires ainsi que le contrôle efficace de la mise en œuvre du système existant au niveau national.

En ce qui concerne l’efficacité des tribunaux et les condamnations, notre Cour suprême peut jouer un rôle spécifique en rationalisant la doctrine et les pratiques des tribunaux de niveau inférieur.

La mise en œuvre des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme est l’un des piliers de la crédibilité de cette Organisation. Il en va donc de la responsabilité de tous les États membres, y compris de la Croatie.

M. HUNKO (Allemagne), porte-parole du Groupe pour la gauche unitaire européenne (interprétation)

Vous occupez la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe et très bientôt, vous occuperez également la présidence du Conseil européen. Un problème n’a pas été résolu: en dépit du Traité de Lisbonne, l’Union européenne n’a toujours pas adhéré à la Convention européenne des droits de l’homme. Cette procédure est à l’arrêt. Pensez-vous avoir la possibilité de faire redémarrer ce processus sous votre présidence, ici au Conseil de l'Europe et ensuite à l’Union européenne? Ce serait une bonne occasion, car il est regrettable que l’Union européenne n’ait toujours pas adhéré, comme prévu, à la Convention européenne des droits de l’homme.

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Je suis parfaitement conscient du fait que cette procédure est au point mort depuis quelques années déjà. Vous savez, vous aussi, comment se passe l’exercice institutionnel au sein de l’Union européenne. Si j’ai bien compris, c’est l’intervention de la Cour de justice de l’Union européenne qui a ralenti la procédure. Rassurez-vous, ce point figurera à l’ordre du jour de la présidence du Comité des Ministres ainsi qu’à celui du Conseil européen. Ce processus devrait s’achever. La position de mon pays est claire et nous l’avons souvent répétée au sein des différentes instances de l’Union européenne: l’Union européenne devrait adhérer à la Convention et nous continuerons à œuvrer en ce sens.

Mme FILIPOVSKI (Serbie), porte-parole du Groupe des démocrates libres (interprétation)

D’après le droit international et la Constitution croate, toute convention ratifiée par le parlement devient contraignante. Savez-vous, Monsieur Plenković, que des dizaines de milliers de Serbes persécutés et déplacés de Croatie ne sont toujours pas éligibles à la perception de leurs retraites pour les activités antérieures à 1991? C’est le résultat de règles adoptées de manière unilatérale. Que prévoit de faire votre gouvernement pour les 15 000 personnes qui attendent toujours de recevoir leur retraite?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Je crois que cette question a été tranchée dans le cadre de l’arrêt rendu par la Cour européenne des droits de l’homme. L’Organisation internationale du travail s’est également prononcée sur cette question. Il me semble que la question a été résolue.

LA PRÉSIDENTE

Monsieur le Premier ministre, si vous en êtes d’accord, nous allons regrouper maintenant les questions par série de trois.

M. ARIEV (Ukraine) (interprétation)

Monsieur le Premier ministre, voici ma question. Nous sommes dans une situation particulière ici, au Conseil de l'Europe. La direction de l’Organisation ne fait pas grand-chose pour forcer la Fédération de Russie à respecter les obligations auxquelles elle a elle-même souscrites en rejoignant l’Organisation. Qu’allez-vous faire pour influencer l’Assemblée parlementaire face à ce chantage de la Fédération de Russie? Que va-t-il se passer d’après vous et quelles en seront les conséquences?

M. HOWELL (Royaume-Uni) (interprétation)

Nous vous remercions pour le geste que vous avez fait à la suite des attaques ciblant deux Russes au Royaume-Uni. Pensez-vous toutefois que l’expulsion d’un diplomate russe de rang subalterne était utile et quel impact a-t-elle eu selon vous sur vos relations avec la Fédération de Russie?

M. GHILETCHI (République de Moldova) (interprétation)

Monsieur le Premier ministre, merci pour votre discours pragmatique et très complet. La Croatie est le dernier pays à avoir bénéficié de l’élargissement de l’Union européenne. Vous avez parlé de l’adhésion éventuelle à l’Union européenne des pays de l’ouest des Balkans, y compris la Macédoine, dont je suis le corapporteur pour le dialogue postsuivi. Je vais me montrer égoïste: quelles sont les perspectives pour les pays de l’Europe de l’Est, notamment ceux du Partenariat oriental: la Géorgie, la république de Moldova et l’Ukraine?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Les deux premières questions sont liées. Elles traitent des relations avec la Fédération de Russie. Je suis bien entendu tout à fait conscient des problèmes que posent la participation ou la non-participation de la Fédération de Russie à l’Assemblée parlementaire depuis 2014 et la guerre en Ukraine. Je crois que la visite récente du Secrétaire Général à Moscou était une tentative pour avancer sur la question des conséquences financières de la situation actuelle, la Fédération de Russie ayant décidé de ne pas verser sa contribution au budget du Conseil de l’Europe. Nous devons réfléchir aux causes du problème. Nous savons ce qu’il en est de la situation à Donetsk et à Lougansk et la situation en Crimée n’a pas véritablement évolué. Je crois que nous devons adopter une vision globale et cela inclut le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Pour ce qui est de la solidarité avec le Gouvernement britannique, nous l’avons exprimée après une présentation très rigoureuse de cette affaire par la Première ministre Theresa May au Conseil européen. Nous avons décidé d’envoyer un signal fort. L’utilisation d’un agent neurotoxique qui n’avait pas été détecté depuis de nombreuses années n’est pas acceptable. Elle nécessite un véritable élan de solidarité et l’envoi d’un message fort. Je ne pense que cela ait eu un impact sur nos relations avec la Fédération de Russie, parce qu’il s’agissait d’une réponse européenne commune. Quoi qu’il en soit, nous devons tout faire pour que de tels agissements ne se répètent pas à l’avenir. C’est un point essentiel.

Concernant les perspectives européennes de la République de Moldova, de l’Ukraine, de la Géorgie, de l’Arménie, du Bélarus ou de tout autre pays à l’Est, je crois que le nouveau cadre et les nouvelles politiques élaborés il y a deux ans par la Commission européenne – la politique de voisinage, les accords de partenariat et la mise en œuvre des accords d’association – vont dans la bonne direction. Ils permettent une accélération graduelle sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne. Cela guide également le programme de réformes, même si le processus ne progresse pas aussi vite que ces pays le souhaiteraient.

Nous sommes dans une situation similaire, mais je crois que les encouragements et la persistance de la volonté à vouloir remplir ces critères sont tels que des progrès seront réalisés. Personne ne peut toutefois spéculer et donner de date, il faut absolument l’éviter compte tenu de l’expérience qui fut la nôtre ces dernières années.

M. ŠEŠELJ (Serbie) (interprétation)

Si j’ai bien compris, le Conseil de l’Europe a pour objectif de défendre la démocratie, les droits de l’homme et la primauté du droit. Aujourd’hui, pourtant, nous recevons un homme qui a glorifié le camp de concentration de Jasenovac, dans lequel il y avait 70 000 Serbes, Juifs et Roms, un leader politique qui a qualifié les Serbes de citoyens de seconde catégorie, le dirigeant d’un parti dont l’idéologie principale est le nettoyage ethnique...

LA PRÉSIDENTE

Monsieur Šešelj, je suis obligée de vous interrompre pour vous rappeler que vous devez respecter notre code de conduite. Celui-ci proscrit les insultes à l’encontre des personnes que nous invitons au sein de cette Assemblée. Je vous rappelle donc à l’ordre et je vous prie de changer de ton. Il m’a fallu déjà hier vous le demander. Apparemment, cela n’a pas suffi. Je vous remercie de tenir compte de cette nouvelle observation, faute de quoi je serai obligée de vous faire quitter l’hémicycle.

M. VAREIKIS (Lituanie) (interprétation)

Ma question concerne les relations entre la Croatie et ses voisins. Il y a, en Bosnie-Herzégovine, un certain nombre de personnes qui disposent d’un passeport croate.

Allez-vous soutenir l’intégration de la Bosnie-Herzégovine au sein des structures européennes? Comment voyez-vous l’avenir de la communauté croate de ce pays?

M. XUCLÀ (Espagne) (interprétation)

La Croatie est un formidable exemple de retour réussi à la démocratie. Elle a adhéré au Conseil de l’Europe et à l’Union européenne.

Pensez-vous que tous les États sont bienvenus au sein de notre Organisation, forum de dialogue paneuropéen?

Comment, en tant que Premier ministre de la Croatie, pouvez-vous gérer les fake news et les campagnes de diffamation? Il y a eu des cas de corruption mais nous savons aussi que des campagnes de diffamation, visant à détruire certaines personnes, ont lieu. Comment y faites-vous face?

LA PRÉSIDENTE

Je vous propose d’ajouter la question de Mme Christoffersen à cette série.

Mme CHRISTOFFERSEN (Norvège) (interprétation)

Monsieur le Premier ministre, je vous félicite pour la ratification, au mois d’avril, par la Croatie, de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.

J’ai toutefois remarqué qu’un certain nombre de personnes ont manifesté dans les rues pour protester contre cette ratification. Comment le Gouvernement croate envisage-t-il de gagner le soutien de la population pour la mise en œuvre de la Convention?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

Permettez-moi tout d’abord de répondre à M. Šešelj.

Monsieur Šešelj, vous êtes un exemple vivant du proverbe selon lequel la pomme ne tombe pas loin du pommier. Vous représentez en effet un parti politique dont le programme et les statuts font la promotion de principes et d’actions tournés contre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Vous n’êtes pas responsable des actes commis par votre père, mais nous avons entendu parler de certaines tragédies survenues dans les années 1990. C’est à cause de M. Milošević que mon pays a souffert d’un terrible conflit, qui a causé 15 000 morts et des dommages énormes.

Vous essayez aujourd’hui de faire croire à de fausses informations. Voilà un bel exemple des fake news sur lesquelles on m’a interrogé à l’instant. Vous cherchez, de manière constante, à donner une image négative de la Croatie, mais vous ne ferez jamais qu’obtenir une forte réaction des pays démocratiques favorables à l’Europe et opposés aux politiques qui ont mené à des milliers de morts en Croatie, au Kosovo, en Slovénie et même en Serbie, mais également à des destructions massives.

Vous avez récemment orchestré un incident similaire au sein de l’Assemblée nationale de Serbie, au cours de la visite du président du Parlement croate. Malgré tout, nous sommes ici aujourd’hui pour construire des relations de bon voisinage avec la Serbie et tous les pays qui regardent vers l’avenir. Vous étiez les agresseurs et nous étions les victimes, il ne faut pas l’oublier! Je connais les politiques que vous avez mises en place. Sachez que la position de la Croatie à l’égard des régimes totalitaires du siècle passé est claire. Nous serons toujours prêts à les condamner.

J’en viens maintenant à la question qui m’a été posée sur la Bosnie-Herzégovine. Nous allons bien entendu soutenir ce pays dans ses efforts de réforme. Nous ne le laisserons pas seul. Nous avons tous une responsabilité historique à son égard. Nous devons aider la Bosnie-Herzégovine à faire évoluer son système constitutionnel et à le rendre aussi efficace que celui des autres pays. Le travail accompli depuis 2016 laisse augurer d’une conclusion positive du processus d’adhésion à l’Union européenne. Nous sommes prêts à aider nos amis de Bosnie-Herzégovine à atteindre cet objectif. Ils doivent s’efforcer d’apporter les réponses adéquates aux questions posées par la Commission européenne.

En ce qui concerne les fake news, tous nos pays y sont confrontés. Elles touchent la sphère politique mais également la sphère économique. Au cours des deux premières années de notre mandat, nous avons été confrontés à ce phénomène mondial, auquel il convient d’apporter une réponse conjointe et internationale, au sein du Conseil de l’Europe mais aussi de l’Union européenne. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes qui permettent un tri plus facile des informations par les citoyens. Il faut également communiquer sur internet, puisqu’internet est à l’origine du problème. Internet permet d’accéder à la connaissance, mais il n’est pas toujours contrôlé comme il le faudrait. Il est souvent utilisé à des fins de manipulation politique. Nous devons travailler ensemble sur ce sujet.

S’agissant du soutien de la population croate à la Convention d’Istanbul, notre Président a signé les instruments de ratification et les a déposés. La Convention entrera en vigueur en Croatie au mois d’octobre. Notre population est de plus en plus consciente de la nécessité d’améliorer le système juridique de la Croatie, en particulier en matière de droit pénal, mais également pour construire des institutions plus fortes. Les financements adéquats sont déjà prévus au budget. Je ne doute pas que nous arriverons à utiliser les aspects positifs de la Convention d’Istanbul pour lutter contre la violence qui existe dans mon pays comme dans d’autres.

Cet instrument supplémentaire nous permettra d’atteindre nos objectifs. Les campagnes d’information sont également importantes. Nos ministères apporteront les éclaircissements juridiques nécessaires.

LA PRÉSIDENTE

Compte tenu de l’heure nous en arrivons à la dernière question.

Mme TOMIĆ (Serbie) (interprétation)

D’après le rapport de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, l’accession de la minorité serbe au secteur public reste difficile. Comment l’expliquez-vous?

M. Plenković, Premier ministre de Croatie (interprétation)

La Constitution et le système électoral croates accordent aux minorités nationales 8 des 151 sièges de notre parlement. Sur ces 8 sièges, trois sont serbes.

De plus, un parti serbe participe à la coalition au pouvoir. Au début de notre mandat, il y a 20 mois, nous avons établi un programme pour les minorités nationales auquel nous consacrons des fonds importants. Les autorités locales et régionales comptent également des représentants serbes.

Notre objectif est de créer un environnement tolérant dans lequel toutes les minorités soient les bienvenues. D’ailleurs, si elles ne se sentaient pas bien dans la société croate, elles ne soutiendraient pas notre gouvernement comme elles le font actuellement.

Grâce à des programmes opérationnels et des consultations régulières, nous menons une politique d’inclusion, de tolérance. C’est la meilleure garantie pour que la minorité croate soit protégée en Serbie. Cette réciprocité a récemment fait l’objet d’un entretien avec votre Président en visite à Zagreb. Des discussions diplomatiques sont également en cours.

Toute suggestion provenant des organisations internationales sera prise en considération.

LA PRÉSIDENTE

Je vous remercie Monsieur le Premier ministre, pour cet échange de vues très intéressant. Vous avez insisté sur plusieurs sujets importants et vous avez prononcé deux mots, la réconciliation et l’unité, qui doivent, selon moi, imprégner nos débats.

La lutte contre la corruption figure dans vos priorités. Vous savez que c’est aussi une de nos actions phares. Je suis persuadée qu’en appelant les États membres à soutenir nos efforts communs nous pourrons être plus efficaces. Vous pouvez compter en cette matière sur le soutien et la coopération de nos membres.

L’Assemblée soutient également votre engagement dans la lutte contre la corruption. Nos efforts communs sont nécessaires pour réussir en ce domaine.