Edward

Fenech-Adami

Premier ministre de Malte

Discours prononcé devant l'Assemblée

vendredi, 28 septembre 1990

Monsieur le Président, je vous remercie des paroles aimables que vous avez prononcées à l’égard de mon Gouvernement, de mon pays et de moi-même.

«En adhérant au Conseil de l’Europe, mon pays se sent comme quelqu’un qui rentrerait chez lui après une longue absence.» C’est par ces mots que mon prédécesseur, le Premier ministre de Malte, Etat qui venait d’accéder à la souveraineté, commença son premier discours devant cette Assemblée, le 4 mai 1965.

En développant le thème du «retour à la maison», M. Borg-Olivier aborda deux aspects de ce processus qui, aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, occupe une place encore plus fondamentale dans nos préoccupations, à savoir, d’une part, «la volonté de ne négliger aucune occasion d’améliorer les relations entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest», et, d’autre part, «la dimension méditerranéenne de l’Europe».

Il est clair qu’aujourd’hui il m’appartient de restituer ce thème à la lumière des changements historiques qui sont en cours. Je me réjouis profondément que le nom de Malte se soit trouvé associé à un moment important et symbolique de l’amorce d’un processus qui apparaît chaque jour davantage comme une nouvelle ère de coopération entre les superpuissances, naguère rivales, de l’Ouest et de l’Est; tout comme en 1945, on avait fini par associer le nom de Yalta – non sans raison, d’ailleurs – à la division de l’Europe en deux systèmes et sphères d’influence antagonistes.

Mais, auparavant, permettez-moi, Monsieur le Président, en ce 25e anniversaire de l’adhésion de Malte au Conseil de l’Europe, de souligner à nouveau toute la pertinence de la déclaration de mon prédécesseur établissant un lien entre la souveraineté maltaise recouvrée et le sentiment de notre appartenance à l’Europe. Pour reprendre les termes de M. Borg-Olivier, «Ici, au Conseil de l’Europe, nous nous sentons vraiment chez nous, en compagnie d’autres membres de la famille qui partagent nos conceptions et notre philosophie fondamentales.»

Si un patriote maltais comme M. Borg-Olivier pouvait se sentir parfaitement à l’aise ici, à Strasbourg, au siège du Conseil de l’Europe, et s’il pouvait se sentir pareillement chez lui dans tout milieu culturel ou toute manifestation sociale pouvant sans hésitation être qualifiée de typiquement européenne; si, enfin, les gens qui nous rendent visite à Malte, en provenance de la plupart des régions de l’Europe, se sentent chez eux dans notre île, eh bien, c’est en partie grâce à l’héritage des chevaliers de Saint-Jean.

C’est ainsi qu’un groupe de personnes, fins connaisseurs en matière d’art, qui participaient à l’un des itinéraires baroques organisé par le Conseil de l’Europe, s’étant interrogés sur ce qui faisait la spécificité de Malte en tant que lieu du baroque, parvinrent à la conclusion suivante: c’est le fait que notre île rassemble sur un petit espace toute la gamme des expressions et variétés nationales du style baroque qu'on trouve dans l’Europe entière, depuis le baroque d’Europe centrale jusqu’au baroque portugais.

La présence, à Malte, des dialectes artistiques nationaux d’un langage figuré à l’échelle de l’Europe entière est certainement due en partie à l’origine paneuropéenne de l’ordre qu’on désigne comme étant celui des chevaliers de Malte.

Les éminents experts européens, dont chacun a trouvé, dans notre microcosme insulaire, comme l’étincelle de son propre pays et de sa culture nationale, ont également fait observer que le signe distinctif de l’art produit par les artistes maltais est sa capacité de fondre synthétiquement, plutôt qu’éclectiquement, en un tout cohérent les éléments originels de l’inspiration importée de chaque milieu culturel européen.

La créativité avec laquelle ils ont remodelé les signes d’origine européenne communique aux visiteurs en provenance d’Europe un sentiment – celui d’être «chez soi» – analogue au sentiment que ressent tout Maltais qui séjourne dans un authentique foyer de culture européenne.

Ce 25e anniversaire de notre adhésion au Conseil de l’Europe a été marqué par notre démarche tendant à obtenir la qualité de membre à part entière de la Communauté européenne, ce qui, nous l’espérons, scellera et renforcera encore notre participation à la construction de la nouvelle Europe, d’une Europe de l’avenir, qui s’étendra non seulement de l’Atlantique à l’Oural, mais aussi de l’Arctique à la Méditerranée.

En tout état de cause, la perspective de devenir membre à part entière de la Communauté, loin de réduire l’estime que nous portons aux tâches spécifiques du Conseil de l’Europe, et notre engagement en faveur de leur réalisation, ne fait que les augmenter. Nous sommes convaincus que ces tâches spécifiques ont pris une importance encore plus grande avec le développement de la Communauté.

Je tiens tout d’abord à souligner le rôle du Conseil dans le domaine de la politique sociale, illustré plus particulièrement par l’élaboration de la Charte sociale européenne. Il existe, me semble-t-il, un risque non négligeable de voir la politique sociale éclipsée et désorganisée par l’attention que la Communauté doit nécessairement accorder aux questions économiques et politiques. On a beaucoup parlé, ces dernières années, d’une crise de l’Etat providence en Europe. Mais cette crise n’apparaît pas uniquement, ni même essentiellement, comme un reflet des concepts de bien-être social, mais aussi, et peut-être encore davantage, comme un reflet de la crise de l’Etat-nation.

De même, les nombreux propos qu’on tient au sujet du passage de l’Etat providence à une société providence semblent refléter une prise de conscience: on se rend compte que ce qui réduit le rôle de l’Etat-nation ce n’est pas seulement la création d’institutions supranationales ou internationales plus efficaces, mais aussi l’importance croissante d’institutions sociales non étatiques et d’autres groupes privés. Certains de ces groupes sont, eux aussi, internationaux et ils incluent non seulement des associations philanthropiques et religieuses, mais aussi – hélas – des réseaux sur le modèle de la Mafia.

C’est pourquoi, à l’occasion d’une conférence européenne sur la politique sociale – d’ailleurs très réussie – que le Gouvernement maltais, en liaison avec le Conseil de l’Europe, avait accueillie à Malte, je me résolus à poser à l’assemblée des experts venus de toute l’Europe, y compris des pays d’Europe de l’Est, la question suivante, quelque peu brutale: «Lorsque l’Europe (ou du moins la Communauté européenne) aura, en l’an de grâce 1992 ou à une autre date, réalisé un maximum d’union économique, mais sans être parvenue à l’union politique – si ce n’est dans des proportions minimes – qu’adviendra-t-il de la politique sociale? Les idéaux sociaux qui ont inspiré l’Europe dans les années passées pourront-ils survivre à la consolidation d’un marché commun en l’absence de toute autorité politique commune?»

La Communauté s’est construite sur une base économique. On n’a vu émerger aucun centre politique doté de quoi que ce soit qui ressemble, de près ou de loin, à l’autorité d’un Etat, et ce, en dépit des pressions et des initiatives croissantes en faveur d’une plus grande coopération dans le domaine politique.

En revanche, les problèmes sociaux, avec la culture et les droits de l’homme, sont les grands domaines de compétence du Conseil de l’Europe. On formule, ici, des propositions novatrices concernant la création d’institutions à un niveau européen plus large que celui de la Communauté; je songe, par exemple, d’une part aux propositions de M. Havel concernant la sécurité européenne, et d’autre part à ce qu’on pourrait appeler le «paquet» de questions dans le cadre d’Helsinki.

Est-il possible d’envisager que le Conseil de l’Europe élabore une forme nouvelle de cadre institutionnel, afin d’aider ses pays membres à produire une politique sociale cohérente? Voilà ce que je me demande.

Il faudrait que cette nouvelle forme soit, en premier lieu, adaptée à un continent qui progresse vers un marché économique intégré, mais qui est encore dépourvu d’autorité politique centrale.

En deuxième lieu, il faudrait que cette nouvelle forme tienne compte du fait que les nations européennes, considérées individuellement, s’efforcent actuellement de se transformer pour passer de l’Etat providence à la société providence; c’est-à-dire qu’elle reconnaisse que l’Etat n’est qu’un protagoniste – certes majeur – parmi d’autres en matière de développement social et de protection sociale, et qu’il est nécessaire de mettre à contribution toute une série d’autres acteurs.

Il apparaît, en troisième lieu, qu’étant donné que les mesures sociales sont conditionnées par les possibilités économiques, et que la situation économique d’un Etat, quel qu’il soit, est, aujourd’hui, conditionnée par des facteurs internationaux, le nouveau cadre institutionnel devrait être conçu de manière à tenir compte du fait qu’aucun Etat ne peut, désormais, forger une politique sociale dans une autonomie totale par rapport aux autres Etats auxquels il se trouve lié d’une manière ou d’une autre.

Il s’ensuit – si l’on regroupe ces trois considérations – qu’au niveau européen une politique sociale ne pourrait être élaborée efficacement par une institution telle qu’un comité restreint de représentants étatiques. Elle nécessite manifestement un réseau de participants beaucoup plus souple et beaucoup plus complet. Il est nécessaire de trouver une formule institutionnelle originale, si l’on veut véritablement ancrer la solidarité sociale sur toute l’étendue du continent européen. Cela ne pourra se faire par la voie ordinaire, celle de la législation internationale. Mais la conception d’une telle formule devrait être l’occasion d’une mise en commun des expériences des pays européens, ceux de l’Ouest comme ceux de l’Est, ceux du Nord comme ceux du Sud.

Je pense que la promotion d’un tel instrument de politique sociale serait pour le Conseil de l’Europe une excellente façon de célébrer la fin de l’après-Yalta, une période de quarante-quatre ans, où le monde était polarisé autour de deux étranges centres d’intérêt: le dollar et le matérialisme dialectique.

Les travaux du Conseil de l’Europe n’ont pas été inutiles pour aider à surmonter cette division. Mais, comme je l’ai déjà évoqué en parlant d’une Europe non seulement de l’Atlantique à l’Oural, mais aussi de l’Arctique à la Méditerranée, et comme les événements actuels ne cessent de nous le rappeler, il existe également une division entre le Nord et le Sud qui menace de s’aggraver et non de s’atténuer au cours des prochaines années que les futurs historiens pourraient bien intituler «après-Malte».

Même si elle le souhaitait, l’Europe ne pourrait se permettre d’ignorer ce qui se passe le long de son littoral méridional. Elle est invitée à préparer un nouvel avenir à la fois sur sa façade méridionale et sur sa façade orientale. Aucune des deux ne peut être négligée.

Ce n’est ni le lieu ni le moment, Monsieur le Président, de parler longuement de la menace plus immédiate qui pèse sur le golfe Persique. Je ne mentionnerai que les souffrances qu’elle cause, non seulement à ceux qui vivent dans la région, mais aussi à tous ceux qui, comme Malte, avaient des relations amicales et prospères tant avec l’Irak qu’avec le Koweït. L’Irak devenait rapidement un de nos importants partenaires commerciaux; le Koweït apportait des investissements à nos projets de développement d’infrastructures.

On ne peut s’empêcher de ressentir quelque amertume en observant – ce qui est en soi très excitant – l’accord sans précédent entre les deux superpuissances qui étaient ennemies hier, quand on pense à la crise à propos de laquelle s’établit le consensus.

La solidarité de Malte avec les avis et les décisions de l’Europe et des Nations Unies nous permettra d’accepter sans hésiter les sacrifices relativement lourds qui nous sont demandés et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pouvant contribuer à réduire les difficultés immédiates et les dangers actuels.

Mais, même si nous vivons des moments critiques, il ne faut pas détourner totalement notre attention d’un ensemble de questions de fond: du rôle du pétrole dans les relations économiques complexes entre les pays producteurs et les pays consommateurs du monde développé et du monde en développement aux questions apparentées du choix des sources d’énergie avec leurs dimensions écologiques et politiques ainsi qu’économiques; des autres problèmes brûlants du Proche-Orient, la Palestine et Israël, le Liban et Chypre aux thèmes plus généraux du patrimoine commun de l’humanité, des espaces extraterritoriaux et de la transcendance éventuelle des facteurs qui amènent les hommes à oublier qu’ils sont tous frères.

D’ailleurs, il se peut même qu’une recherche plus approfondie, avec des perspectives à long terme, sur les antécédents de nos problèmes les plus évidents apporte de meilleures solutions que si nous nous concentrons uniquement sur ce qui fait les manchettes de nos journaux; c’est M. Havel qui expliquait à cette Assemblée comment le fait d’imaginer ce que pourrait être un lointain avenir lui a permis ainsi qu’à ses compagnons de détention de ne pas perdre espoir jusqu’au moment où l’heure d’un changement radical est arrivée. C’est dans cet esprit et avec cet espoir que nous pourrions maintenant tourner à nouveau nos regards vers l’ancien monde méditerranéen, berceau de notre culture européenne.

Comme vous le savez, les Européens sont encore majoritaires parmi les peuples riverains de la Méditerranée. Mais, dans quelques années, ces peuples seront composés pour les deux tiers d’habitants de pays musulmans de l’est et du sud du Bassin méditerranéen. On constate de surcroît un vaste déplacement de population de la campagne vers les villes. Les pressions s’accumulent au point qu’il y a risque d’explosion. Et l’Europe ne peut pas réagir en dressant simplement des barrières le long de ses frontières.

La seule solution porteuse d’espoir consiste à exporter les chances de prospérité. On n’y arrivera évidemment pas en entretenant des rêves irréalistes fondés sur des notions politiques dépassées. Il faut inventer de nouveaux modes de coopération, de nouveaux types de réseaux de relations, de nouvelles formes d’entreprises mutuellement profitables, y compris les entreprises privées, travaillant en collaboration avec les Etats et les organisations internationales. La priorité doit être accordée aux initiatives scientifiques, technologiques et culturelles, ce qui veut dire qu’elles relèvent des principaux domaines de préoccupation du Conseil de l’Europe.

Malte peut à sa façon, j’en suis convaincu, jouer un rôle particulier dans ce processus. Nous avons montré que nous étions prêts et aptes à contribuer à la mise en place de réseaux fonctionnels pan méditerranéens de coopération. L’approche «fonctionnelle» est celle que les pères fondateurs de la Communauté européenne ont adoptée, convaincus qu’elle conduirait finalement à l’union politique. Mais il serait irréaliste et peut-être même peu souhaitable de caresser ce rêve pour l’ensemble du Bassin méditerranéen. Ce rêve n’est d’ailleurs nullement sous-jacent à la mise en place de ces réseaux fonctionnels. Il est facile d’en faire abstraction dans la création d’institutions strictement fonctionnelles axées sur la mer et vouées à la coopération entre les pays européens et les autres pays riverains de la Méditerranée.

La création de ces institutions n’a pas nécessairement à répondre au souci de créer ou d’exalter un super-Etat. Elle se justifie par elle-même. Elle peut intervenir malgré la persistance de profonds désaccords politiques. En disant cela, mon propos n’est évidemment pas de minimiser la tragédie' que représentent les conflits actuels ou de laisser entendre que leur solution urgente m’indiffère.

J’attire simplement l’attention sur les enseignements de l’expérience. Et, de fait, il a été possible de créer des institutions régionales méditerranéennes, tel le Centre régional de lutte d’urgence contre la pollution marine, fondé à Malte en vertu de la Convention de Barcelone, avec la participation de tous les pays méditerranéens, y compris la Libye et Israël, à la seule exception de l’Albanie, qui ne restera peut-être plus longtemps déterminée à se tenir à l’écart. De telles institutions ne présentent de danger pour aucun Etat, et sont avantageuses pour tous.

De surcroît, comme elles sont axées sur la mer, elles ne sont pas en concurrence et ne font pas double emploi avec la Communauté européenne ou toute autre institution multinationale, mais viennent les compléter. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’elles se révèlent être une contribution majeure au travail en profondeur nécessaire pour surmonter les conflits dont cette région est encore la proie, ainsi que pour tisser un nouveau réseau de relations euro-méditerranéennes.

L’histoire de ces relations est marquée par une curieuse alternance de périodes de dialogue intensif et de périodes de relâchement. Des propositions sont actuellement formulées dans différentes enceintes internationales, comme la proposition de créer une version centrée sur la Méditerranée du processus et des mécanismes d’Helsinki, voire un conseil ou un forum méditerranéen pour l’examen régulier et systématique des problèmes et projets communs aux pays riverains de la Méditerranée, qu’ils soient ou non européens.

Toute démarche qui a des chances de renforcer la communication et la compréhension dans cette région doit être accueillie avec satisfaction. Il est d’ailleurs possible que les initiatives prises dans les domaines qui figurent parmi ceux dont le Conseil de l’Europe se préoccupe plus particulièrement – le développement social et la culture – se révèlent les plus fructueuses.

En conclusion, je voudrais dire que Malte se sent suffisamment chez elle en Europe et suffisamment confiante dans son identité européenne pour ne pas hésiter à se proposer comme base ou poste avancé pour toute initiative de dialogue et de coopération.

J’espère que les résultats en seront aussi positifs dans la perspective d’un développement durable en Europe et dans le monde qu’a été concluante notre expérience récente de pays hôte de réunions consacrées au dialogue.

Peut-être – et je dis cela alors que me reviennent en mémoire des souvenirs très précis du contexte dans lequel s’est tenu le Sommet de Malte – le soleil brillera-t-il de son éclat normal dans notre partie du monde. (Applaudissements)

M. LE PRÉSIDENT (traduction)

Merci, Monsieur le Premier ministre. Votre exposé a clairement démontré votre grand engagement en faveur de l’Europe et des institutions européennes. Nous avons écouté avec intérêt vos propositions relatives aux nouvelles missions du Conseil de l’Europe.

Nous en venons maintenant aux questions orales. Je propose d’inviter M. Fenech-Adami à répondre aux questions l’une après l’autre. Les parlementaires concernés peuvent, s’ils le désirent, poser une brève question supplémentaire. Comme d’habitude, je rappelle à l’Assemblée que les questions doivent être brèves et limitées à trente secondes chacune. Jusqu’ici, cinq membres de l’Assemblée ont souhaité poser des questions à M. Fenech-Adami. Je demande à M. Roman de poser sa question.

M. ROMAN (Espagne) (interprétation)

se dit convaincu que Malte est le creuset de toutes les cultures de Méditerranée et la caisse de résonance des conflits que connaît cette mer très agitée. Malte ne pourrait-elle accueillir une institution permanente de dialogue des pays riverains, à l’exemple de la CSCE, qui débattrait de l’aide économique, de l’immigration et du contrôle des armements? M. Roman y verrait le moyen de rapprocher des religions, des cultures et des idéologies qui se sont toujours affrontées au cours de l’Histoire.

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Comme je l’ai déclaré tout à l’heure, un certain nombre d’initiatives et de propositions sont en cours d’examen dans différents forums. Il importe de poursuivre le dialogue. Un processus de dialogue qui nous sensibilise davantage au besoin urgent d’une politique commune face aux difficultés actuelles est essentiel. J’ai évoqué la proposition en faveur d’une conférence méditerranéenne comparable au processus de la CSCE. Elle pourrait être extrêmement positive. Chacun sait que la CSCE elle-même comprend un volet sur les questions de la Méditerranée. Et nous savons tous quelle tactique a permis d’insérer ce volet dans le document final d’Helsinki. Elle n’est pas louable. Malgré l’importance de la matière, rien n’a été fait. Par conséquent, des initiatives telles que celles que j’ai mentionnées sont les bienvenues. Nous devons faire preuve d’ouverture d’esprit pour parvenir à un consensus des Etats méditerranéens sur la meilleure façon pour eux de se réunir.

M. Roman a évoqué l’importante question de l’aide économique. Le profond fossé entre les riches et les pauvres, les pays développés et les pays en développement ne cesse de se creuser, en particulier dans la région méditerranéenne. Il est temps que tous les pays européens, et notamment méditerranéens, cherchent des solutions pour éviter les difficultés, voire les drames, qui ne manqueront pas de se produire si nous ne sommes pas beaucoup plus attentifs aux problèmes en jeu et aux moyens de les résoudre.

Les récents événements qui se sont accompagnés d’importants changements dans les relations interétatiques – non seulement entre les deux superpuissances, mais entre les pays d’Europe centrale et orientale – ne sauraient se limiter à l’Europe. Le processus touchera – c’est incontestablement déjà le cas – d’autres régions du monde. Je suis convaincu que le nouveau processus de coopération s’étendra très bientôt à toute la Méditerranée.

M. ROKOFYLLOS (Grèce)

Je reviens sur une question que vous avez effleurée dans votre excellent discours, Monsieur le Premier ministre, celle de l’opportunité d’une extension du processus CSCE.

En effet, si le besoin d’un tel processus se manifeste en Europe, de l’avis de tous la situation en Méditerranée est beaucoup plus préoccupante, plus inquiétante, je dirais même plus alarmante. Elle justifierait l’extension, ou la création, d’un processus analogue. Le problème de la Palestine, le problème du Liban, le douloureux problème de l’occupation militaire d’une partie du territoire de la République de Chypre et beaucoup d’autres nous font obligation d’y songer.

J’aimerais, Monsieur le Premier ministre, obtenir quelques précisions sur votre position concernant ces problèmes.

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Les événements extraordinaires de ces derniers mois nous ont peut-être incités à un faux sentiment de sécurité. Ils ont suscité un climat d’euphorie, l’impression que, avec la fin de la confrontation permanente entre les deux «grands», la sécurité régnait désormais dans le monde. Ce fut un choc lorsque, ramenés à la réalité, nous nous sommes rendu compte que la sécurité mondiale est un tout, car ce qui se passe dans des régions lointaines peut nous atteindre tous.

Le Proche-Orient est une région très sensible. Ne pas se préoccuper d’urgence de ses problèmes déjà forts anciens – puisque certains existent depuis trente ou quarante ans – serait une grave erreur.

Je suis personnellement très favorable à un processus, comparable à celui d’Helsinki, qui assurerait la coopération et la sécurité en Méditerranée.

M. MARTINEZ (Espagne) (traduction)

Permettez-moi, une fois de plus, d’exprimer notre respect et notre amitié à M. Fenech-Adami, et d’ajouter que je suis quelque peu embarrassé, car il a déjà répondu dans son exposé à deux questions que je souhaitais lui poser. Je voulais lui demander si Malte entendait finalement adhérer à l’Europe, avec toutes les conséquences qui en découlent et sans ambiguïté. Il a déjà répondu de façon satisfaisante à cette question.

Je souhaitais en outre demander à M. Fenech-Adami de bien vouloir nous dire comment Malte applique les résolutions des Nations Unies et l’embargo imposé à la suite de la violation du droit international par l’Irak. Quelles sont les conséquences exactes pour Malte du respect des résolutions et de l’embargo? M. le Premier ministre voudrait-il développer ces deux points?

Pour le reste, son exposé m’a entièrement satisfait. Je lui souhaite de réussir et j’espère que Malte connaîtra d’importants progrès.

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Je puis confirmer que Malte observe les résolutions adoptées par les Nations Unies et que nous imposons et exécutons très strictement les sanctions qu’elles contiennent. Comme je l’ai dit, cela ne va pas sans difficultés et sacrifices. Nous entretenons des relations de longue date avec le Koweït, et les Koweïtiens, par le biais de leur Fonds de développement économique, ont aidé Malte, en particulier pour l’énorme – tout est relatif – programme de modernisation des infrastructures dans lequel mon Gouvernement s’est lancé. Il y a quelques mois seulement, une délégation koweïtienne a visité Malte et signé un accord d’investissement de quelques millions de livres maltaises pour la construction de notre nouvelle centrale électrique.

De même, nos relations avec l’Irak se développaient rapidement. En vue d’une demande d’adhésion à la Communauté européenne, nous essayons de notre mieux de développer notre industrie locale. L’idée est que, nos petites unités de fabrication ne devant pas dépendre du marché maltais local trop restreint, il faut chercher de nouveaux débouchés pour les petites entreprises maltaises qui, jusqu’ici, écoulaient essentiellement leurs produits sur le marché local. L’Irak était l’un des pays que nous avions ciblés et l’an passé nous avons signé un protocole aux termes duquel l’Irak s’engageait à importer des produits maltais pour plusieurs millions de livres maltaises. Malheureusement, cet accord ne peut plus être exécuté et plusieurs entreprises en souffrent gravement. Mais Malte applique les sanctions. Je pense qu’il s’agit là d’un événement sans précédent. Jamais la communauté internationale n’avait presque unanimement condamné, auparavant, un acte d’agression.

M. DEMIRALP (Turquie) (traduction)

C’est avec un grand intérêt que j’ai écouté les observations de M. le Premier ministre sur la région méditerranéenne. La coopération en Méditerranée est un point que nous envisageons de développer dans le contexte de la dimension humanitaire de la CSCE. A son avis, quelle contribution les Etats méditerranéens peuvent-ils apporter à la CSCE?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Malte s’est située au premier plan à cet égard. Nous avons toujours affirmé que la sécurité en Europe dépendait aussi de la sécurité dans la zone méditerranéenne. C’est un fait indéniable, une réalité que nous devons affronter. Malte entretient un dialogue suivi avec les pays du sud de la Méditerranée. Nous tenterons de le poursuivre et je suis convaincu que, du côté européen, on est maintenant davantage sensible à la nécessité urgente d’un tel dialogue. Je crois pouvoir prédire que, faute d’un tel dialogue, nous courrons vers une autre tragédie.

M. BASIAKOS (Grèce) (traduction)

Compte tenu des profonds changements en Europe orientale qui ont abouti à la démocratisation politique et économique dans ces pays, le Premier ministre pense-t-il que cette évolution aura notamment pour conséquence des investissements dans les pays traditionnels à économie de marché comme Malte? Si tel est le cas, comment devraient-ils faire face à cette évolution?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Le monde évolue rapidement. Les investissements se font en fonction des meilleurs profits, c’est une réalité. Je ne crois pas que les investissements aillent vers les pays qui en ont besoin. Le plus souvent, ils vont là où la plus grande rentabilité est assurée aux sociétés et aux pays qui investissent.

Bien entendu, nous sommes tous heureux et fiers que les pays d’Europe centrale et orientale aient retrouvé souveraineté, liberté et démocratie. On y accorde maintenant une grande importance à l’économie libérale. Les économies dirigées ont commis la grave erreur de négliger une autre réalité – à savoir les forces du marché – forces qu’on ne peut ignorer qu’à ses risques et périls. Mais une plus grande solidarité est nécessaire dans les relations internationales du point de vue économique et des investissements, et je regrette qu’elle fasse largement défaut.

S’agissant de l’expérience des pays neufs, je pourrais peut-être évoquer mon propre pays. Nous avons accédé à l’indépendance en 1964 et nous avons dû alors commencer à construire notre économie. Je ne crois pas que les pays aient investi à Malte simplement pour aider mon pays. En revanche, lorsque les investissements devinrent rentables, ils ont afflué. Je suis convaincu qu’il en sera de même en Europe orientale. A mon avis, les investissements ne résulteront pas d’une décision délibérée d’investir dans tel pays ou tel autre, mais iront dans les régions où ils rapporteront le plus.

Nous ne devons oublier ni nos valeurs ni nos convictions fondamentales. Malheureusement, nous avons tous appris à mesurer le progrès et la réussite en termes de réussite économique. Bien sûr, il ne peut y avoir de réels progrès sans réussite économique, mais ce sera bien triste le jour où elle se fera au détriment des problèmes sociaux. J’ai souligné dans mon exposé les aspects de la politique sociale du Conseil de l’Europe. Il est essentiel que nous continuions à leur accorder une grande importance. Le fossé entre pays nantis et démunis, entre le Nord et le Sud continuera, j’en ai bien peur, de se creuser, sauf si nous nous laissons tous guider par un esprit de solidarité et le sens des vraies valeurs. Nous pouvons au moins tirer profit de l’expérience des pays d’Europe centrale et orientale qui ont traversé des périodes très difficiles et nous demander s’ils ont su mieux que l’Ouest conserver l’esprit de partage. Si nous voulons préserver la façon de vivre et la culture européennes, il importe de bien réfléchir aux valeurs à mettre en pratique.

M. PERINAT (Espagne) (interprétation)

souhaite interroger M. le Premier ministre sur l’agence de lutte contre la pollution en Méditerranée et sur les mesures concrètes que les Etats riverains ont prises, peuvent prendre, ou devraient prendre.

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Il faut trouver un équilibre. Le monde entier est conscient des problèmes écologiques de manière générale et de la nécessité d’endiguer la pollution. Le danger est que l’on risque de méconnaître les difficultés qui surgiront dans les pays neufs et les pays en développement si les conditions très strictes qui, j’en conviens, sont nécessaires leur sont imposées.

Le Premier ministre indien a proposé l’an dernier aux Nations Unies de créer un fonds international pour venir en aide aux pays en développement qui devront déployer le plus d’efforts en matière de protection de l’environnement, et n’y parviendront pas sans aide financière. Il en est de même pour l’Europe. Alors que les pays riches et industrialisés du Nord de l’Europe peuvent s’imposer des normes rigoureuses pour protéger l’environnement, il est évident que ce n’est pas le cas pour les pays en développement du sud de la Méditerranée. Là aussi, le principe de la solidarité doit jouer. En cernant les problèmes et les solutions possibles, nous devons prendre en compte les difficultés qu’éprouvent certains pays et leur incapacité à y faire face, sauf si, au nom de la solidarité internationale, nous agissons ensemble dans l’intérêt de chacun.

Sir Russell JOHNSTON (Royaume-Uni) (traduction)

J’aimerais poser une brève question en rapport avec l’exposé novateur et de vaste portée du Premier ministre. Il a expliqué qu’avant l’invasion du Koweït les relations commerciales entre Malte et l’Irak se développaient rapidement. Il a en outre déclaré que ce sera un triste jour que celui où la réussite économique se fera au détriment des valeurs sociales. Est-ce que le traitement épouvantable infligé par l’Irak aux Kurdes – notamment le bombardement chimique d’Halabjah, qui a ôté la vie à quelque 5 000 personnes en l’espace d’une heure – a fait obstacle aux relations commerciales entre Malte et ce pays? Je n’attaque pas personnellement le Premier ministre, mais je pose une question d’ordre général. Est-ce qu’il pense que les gouvernements doivent s’efforcer d’établir un lien entre commerce et droits de l’homme?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Nous avons toujours quelque chose à apprendre. J’ai précisé que les investissements se font en fonction des profits plutôt que des besoins. Les relations avec l’Irak que j’ai évoquées ont été établies alors que nous cherchions de nouveaux marchés. Sur le plan économique, Malte est déjà bien intégrée dans la Communauté européenne. Plus de 70 % de notre production est exportée vers la Communauté, et plus de 70 % de nos importations viennent de la Communauté. Nous nous efforçons de nous préparer à bénéficier des privilèges, mais aussi à assumer les responsabilités qui résulteront de notre adhésion à la Communauté européenne. Dans une certaine mesure, notre demande de protocole commercial avec l’Irak a été un succès.

Nous déplorons tous l’attitude du Gouvernement irakien envers les Kurdes. Il est regrettable que la communauté internationale soit restée, à l’époque, presque silencieuse, si ce n’est une observation isolée par-ci, par-là sur ce drame qu’on peut même qualifier de génocide. Il est louable que nous réagissions tous de manière aussi ferme à l’invasion irakienne du Koweït, car la communauté internationale a, à sa honte, ignoré certains événements. Je le répète, il s’agit essentiellement d’une question de valeurs. Nous, les hommes politiques, nous devons être guidés par des valeurs, et malheur à nous si nous ignorons les valeurs fondamentales que le Conseil de l’Europe s’efforce de maintenir et de promouvoir.

Une fois de plus, je souligne que nos relations avec les autres pays ne doivent pas être égoïstes. Bien sûr, nous devons agir au mieux des intérêts de notre pays, mais sans jamais perdre de vue les principes de la solidarité.

Sir Russell JOHNSTON (traduction)

Je tiens à remercier le Premier ministre de cette réponse. Je le répète, je ne m’en prenais pas spécialement à Malte, la réaction du Gouvernement britannique aux événements d’Halabjah ayant été de doubler les crédits commerciaux qu’il accordait à l’Irak.

M. RATHBONE (Royaume-Uni) (traduction)

Puis-je demander à M. le Premier ministre d’exposer quelles sont les mesures prises par son Gouvernement et le soutien qu’il apporte à l’action internationale dans la lutte contre le trafic de la drogue et la toxicomanie?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Ce problème se pose aussi à Malte. Notre contribution – non seulement pour nous, mais aussi dans le cadre d’une action internationale – a été de chercher à établir une coopération étroite, surtout avec les pays voisins, notamment l’Italie. Le Gouvernement italien nous a été d’un grand secours en nous aidant à mettre en place des moyens de lutte contre le trafic de stupéfiants. Nous entretenons d’excellentes relations et procédons à un échange suivi de vues et d’informations, non seulement avec le Gouvernement italien, mais aussi avec la quasi-totalité des gouvernements d’Europe et avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis, par exemple, nous ont aidés à mieux nous équiper pour surveiller les eaux territoriales de Malte. Lorsque je me suis rendu aux Etats-Unis en 1988, j’ai dit que nous avions besoin d’aide à cet égard, et le Gouvernement américain nous a fourni des bateaux de patrouille plus performants pour surveiller nos eaux territoriales.

Les normes de sécurité dans notre aéroport sont strictes. Il y a deux jours encore, on a procédé à l’arrestation de deux individus qui tentaient d’entrer à Malte avec de l’héroïne. Dans un cas, il s’agissait d’une personne qui transportait un morceau de bois. Bien qu’il semblât inoffensif, il éveilla les soupçons et on trouva de l’héroïne à l’intérieur. Nous faisons donc de notre mieux. A Malte, les peines pour trafic de stupéfiants sont lourdes. Notre législation a été modifiée en 1986 et les sanctions prévues à cet égard peuvent désormais aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.

M. RATHBONE (Royaume-Uni) (traduction)

Ma question ne porte que sur un point secondaire. Le Premier ministre pourrait-il nous dire quelles sont les mesures prises par son Gouvernement pour retrouver les biens des trafiquants de stupéfiants et pour confisquer les biens que l’on soupçonne provenir d’un trafic illégal?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

Il s’agit là d’un problème qui retient notre attention. L’année dernière, nous avons adopté une loi qui est entrée en vigueur le 1er juillet 1989. Elle stipule que le secret bancaire sera levé s’il y a des preuves suffisantes pour engager des poursuites en cas de trafic de stupéfiants. Notre législation comprend donc des dispositions qui nous facilitent la tâche à cet égard.

Lord MACKIE of BENSHIE (Royaume-Uni) (traduction)

Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé de l’explosion démographique qui s’est produite dans les pays d’Afrique du Nord tels que la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, sans être accompagnée d’une augmentation correspondante de la richesse. Considérez-vous qu’il s’agit là du plus important problème de la région méditerranéenne à long terme? Pourriez-vous nous donner les chiffres de la croissance démographique de Malte?

M. Fenech-Adami, Premier ministre de Malte (traduction)

La population de Malte est plus ou moins stable. On a enregistré une légère augmentation, et notre pays compte maintenant un peu plus de 350 000 habitants. Ce problème ne se pose donc pas à Malte, et nous ne connaissons pas non plus le problème de l’immigration nord-africaine, car Malte est un petit pays où les possibilités qui s’offrent aux immigrants sont minimes. Toutefois, nous sommes, bien sûr, sensibles à ce qui s’est passé en Italie et aux mesures prises récemment par le Gouvernement italien.

Comme je l’ai déclaré, d’ici à la fin du siècle, les deux tiers environ de la population méditerranéenne seront non européens. La seule solution consiste moins à limiter l’immigration en Europe qu’à créer des richesses et des emplois dans les pays d’émigration. L’émigration ne saurait d’ailleurs résoudre les problèmes de ces pays. Il s’agit de transférer de la technologie et d’aider ces peuples à s’aider eux-mêmes. Nous devons mettre l’importance de cet événement en valeur.

M. LE PRÉSIDENT (traduction)

Merci, Monsieur le Premier ministre. Quelqu’un d’autre souhaite-t-il poser une question à M. Fenech-Adami?...

Monsieur le Premier ministre, Malte occupe une position stratégique en Méditerranée – tant du point de vue géographique que politique. Votre pays a été, et continue d’être, un point de passage pour d’autres régions méditerranéennes. C’est pourquoi en cette période où s’élabore une nouvelle architecture de l’Europe et où d’autres parties du monde, notamment en Méditerranée et au Proche-Orient, s’intéressent à l’Europe, nous comptons sur vous.

Nous tenons à saluer votre compétence et votre expérience internationale et à vous remercier du consentement de Malte à accueillir des activités très diverses. Nous vous sommes aussi très reconnaissants d’être présent ici, aujourd’hui. Nous vous souhaitons, ainsi qu’à votre pays, beaucoup de succès dans le rôle important que vous serez sans aucun doute amené à jouer à l’avenir. Au nom de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, je vous remercie de votre excellent exposé et des réponses de qualité données aux nombreuses questions qui vous ont été posées ce matin. Merci, Monsieur le Premier ministre.