Proposition de résolution | Doc. 14941 | 02 juillet 2019
Adopter de nouveaux outils de lutte contre l’antisémitisme en Europe
Les attentats meurtriers perpétrés à l’encontre des juifs à différents endroits en Europe ont heurté la conscience des dirigeants et des populations du continent. Les juifs qui en ont été la cible étaient visés uniquement parce qu’ils étaient juifs, ce qui est inacceptable à notre époque. La montée de l’antisémitisme a été reconnue par les plus hautes autorités des Nations Unies, de l’Union européenne et de nombreux gouvernements nationaux. Les gouvernements ont promis de lutter de plus belle contre l’antisémitisme au niveau national, régional et international.
L’antisémitisme et l’ignorance de l’Holocauste progressent néanmoins. À ces comportements s’ajoutent les sentiments d’insécurité et d’hostilité éprouvés par de nombreux juifs et leurs communautés. Selon un rapport du mois de décembre 2018 de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), 90 % des juifs européens pensent que l’antisémitisme a augmenté dans le pays où ils vivent et près de 30 % déclarent avoir été harcelés au moins une fois au cours de l’année passée. Un sondage réalisé en novembre 2018 par CNN montre qu’un Européen sur 20 n’a jamais entendu parler de l’Holocauste. En 2018, les agressions antisémites ont progressé de 74 % en France, tandis que les agressions violentes ont augmenté de 60 % en Allemagne en à peine un an.
L’Assemblée parlementaire devrait entreprendre un rapport et enquêter sur la situation actuelle de la lutte contre le fléau de l’antisémitisme en Europe. Ce rapport adopterait la définition de travail de l’antisémitisme retenue par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), un outil pratique de normalisation de l’identification des manifestations antisémites sur le continent, et permettrait de proposer des outils plus efficaces de lutte contre ce fléau. Il encouragerait également le Conseil de l’Europe à élaborer des programmes sur la mémoire de l’Holocauste, la lutte contre l’antisémitisme et la promotion du patrimoine juif en Europe, au moyen du budget ordinaire ou de contributions volontaires, et inciterait les États membres à contribuer financièrement à cet effet.