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Recommandation 1963 (2011) Version finale
Combattre la pauvreté
1. Se référant à sa Résolution 1800 (2011) «Combattre
la pauvreté», l’Assemblée parlementaire rappelle qu’elle est convaincue
que les Etats membres du Conseil de l’Europe doivent honorer leurs
engagements de façon à garantir les droits et libertés fondamentaux
pour tous.
2. L’Assemblée considère que les gouvernements devraient progresser
dans la voie de la ratification des traités européens pertinents,
en particulier de ceux qui peuvent avoir une incidence directe sur
la situation des personnes touchées par la pauvreté.
3. L’Assemblée voudrait par conséquent réaffirmer qu’il importe
d’appliquer les dispositions de l’article 30 de la Charte sociale
européenne (révisée) (STE no 163) de façon à garantir «l’exercice
effectif du droit à la protection contre la pauvreté et l’exclusion
sociale». Les Etats membres sont priés «de prendre des mesures dans
le cadre d’une approche globale et coordonnée pour promouvoir l’accès
effectif notamment à l’emploi, au logement, à la formation, à l’enseignement,
à la culture, à l’assistance sociale et médicale des personnes se
trouvant ou risquant de se trouver en situation d’exclusion sociale
ou de pauvreté, et de leur famille».
4. L’Assemblée recommande par conséquent au Comité des Ministres:
4.1. de prendre toutes les mesures
nécessaires pour encourager la ratification et l’application de
la Charte sociale européenne (révisée) et des protocoles y relatifs,
et d’assurer le suivi de l’application de la Charte (révisée) en
application de son article C, y compris par le biais de la procédure
de réclamations collectives;
4.2. de faire notamment en sorte que l’article 30 de la Charte
sociale européenne (révisée) devienne partie intégrante des dispositions
clés au titre de l’article A, paragraphe 1.b, de
façon à permettre l’élaboration de politiques de lutte contre la
pauvreté et l’examen des progrès accomplis en la matière. Tous les
Etats membres du Conseil de l’Europe devraient accepter d’être liés
par les dispositions de l’article 30;
4.3. de demander aux Etats membres de tenir dûment compte des
principes et des directives du Haut-Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme pour une approche des stratégies de réduction
de la pauvreté fondée sur les droits de l’homme lorsqu’ils élaborent
leurs politiques publiques et décisions budgétaires pertinentes;
4.4. de favoriser la signature, la ratification et l’application,
en plus de la Charte sociale européenne (révisée), des instruments
de protection des droits sociaux du Conseil de l’Europe, à savoir:
4.4.1. la Convention européenne de sécurité sociale (STE no 78),
l’Accord complémentaire pour son application (STE no 78A), et son
Protocole (STE no 154);
4.4.2. le Code européen de sécurité sociale (révisé) (STE no
139);
4.5. de revoir la structure actuelle de son programme d’activités
pour améliorer la coordination des mesures existantes et d’adopter,
le cas échéant, des mesures transversales pour lutter contre la pauvreté
et améliorer l’accès à l’ensemble des droits humains – civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels – des personnes touchées par la
pauvreté;
4.6. de prendre des mesures pour renforcer la capacité du Conseil
de l’Europe à concevoir des politiques et des programmes fondés
sur l’analyse des faits, notamment des mesures visant à conduire des
analyses comparées des indicateurs de la pauvreté et de l’exclusion
sociale dans les Etats membres, en complément du Système d’information
mutuelle sur la protection sociale du Conseil de l’Europe (MISSCEO);
4.7. de veiller à ce que ses politiques et programmes en matière
de pauvreté et d’exclusion sociale intègrent la dimension homme-femme;
4.8. de prendre des mesures pour que soient recueillies, et
régulièrement comparées, des données pertinentes, ventilées par
sexe, telles que le salaire minimal ou les instruments similaires,
et les prestations liées au travail (emploi) dans les Etats membres
du Conseil de l’Europe non membres de l’Union européenne, pour obtenir
des éléments d’appréciation afin d’élaborer les politiques futures;
4.9. de prendre d’urgence des mesures pour appliquer des dispositions
transversales spécifiques axées notamment sur la protection des
droits des familles, des enfants, des femmes, des personnes handicapées,
des personnes âgées, ainsi que des personnes issues de minorités
et de communautés de migrants en situation de pauvreté en leur accordant
le droit au regroupement familial et la possibilité de mener une
vie de famille normale;
4.10. de concevoir et de mettre en place des institutions non
bureaucratiques, accessibles et efficaces, tel un médiateur de la
pauvreté auquel les personnes vivant dans la pauvreté pourraient
adresser leurs préoccupations, avis et demandes;
4.11. de tenir dûment compte du prochain débat bisannuel de
l’Assemblée parlementaire sur la situation des droits de l’homme
et des droits sociaux en Europe et de faire le point sur les mesures
prises pour protéger les droits humains des personnes touchées par
la pauvreté – par exemple sur le suivi des progrès accomplis en
matière de lutte contre la pauvreté en 2013 – avant la tenue de
tels débats.