Rapport d’observation d’élection | Doc. 13640 | 17 novembre 2014
Observation des élections générales en Bosnie-Herzégovine (12 octobre 2014)
1. Introduction
2. Cadre juridique
- reconsidérer les circonscriptions et le nombre de sièges attribués à chaque circonscription (chapitre 9 de la loi électorale de Bosnie-Herzégovine) pour l’élection de candidats de circonscriptions plurinominales, situées sur le territoire de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, à la Chambre des représentants de l’Assemblée parlementaire de la Bosnie-Herzégovine; et faire concorder les circonscriptions plurinominales et le nombre de sièges pourvus par des candidats élus sur le territoire de la Fédération de Bosnie-Herzégovine à la Chambre des représentants du Parlement de la Fédération de Bosnie-Herzégovine (article 20.13, paragraphe 1, de la loi électorale de Bosnie-Herzégovine);
- reconsidérer les délais électoraux pour la constitution des organes détenteurs de l’autorité;
- introduire des dispositions qui précisent que les présidents des commissions de bureau de vote et leurs adjoints sont proposés par les commissions électorales des municipalités ou des villes;
- instaurer la possibilité d’élections anticipées, en précisant qui peut convoquer de telles élections et quand;
- confier de nouveau à la Commission électorale centrale de Bosnie-Herzégovine la responsabilité de la mise en œuvre de la loi sur les conflits d’intérêts dans le Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine, ou confier cette responsabilité à l’agence pour la prévention de la corruption et la coordination de la lutte contre ce phénomène;
- faire des modifications et des ajouts à la loi sur le financement des partis politiques, condition préalable indispensable à la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO);
- introduire des urnes transparentes pour le vote.
3. Administration des élections, enregistrement des listes électorales et candidats
4. Campagne électorale et environnement médiatique
5. Jour du scrutin
- plusieurs bureaux de vote ont ouvert avec retard, en raison de la complexité des préparatifs à accomplir avant que le vote puisse commencer;
- des disparités notables ont été constatées en ce qui concerne la qualité des commissions de bureau de vote; certains bureaux de vote dans la RS étaient bondés. Dans certains bureaux de vote, la CBV conservait la pièce d’identité jusqu’à ce que l’électeur vote, tandis que dans la plupart des bureaux de vote la pièce d’identité était restituée une fois que l’électeur avait signé le registre des électeurs;
- dans l’ensemble, les bureaux de vote des zones urbaines ont mieux fonctionné que ceux des zones rurales;
- dans le District de Brčko où, pour la première fois, les électeurs devaient choisir la nationalité d’une entité pour pouvoir voter, il a été observé que de nombreux électeurs, en particulier des personnes âgées, n’étaient pas bien informées des nouvelles règles, ce qui s’est traduit par un certain désordre et un rallongement de l’attente à l’intérieur et dans les abords des bureaux de vote;
- certaines commissions de bureau de vote n’étaient pas informées du droit des observateurs internationaux d’observer le processus électoral et, par conséquent, l’accès de certaines équipes à des bureaux de vote a été retardé jusqu’à ce que la CBV concernée reçoive confirmation par téléphone de leur droit d’accès;
- dans le courant de l’après-midi, une équipe d’observateurs a été témoin de la réception, par un électeur qui n’avait pas encore voté, d’un appel téléphonique anonyme lui demandant d’aller voter et lui donnant des instructions précises quant à la façon de voter;
- dans un bureau de vote de Sarajevo, le président a clôturé le vote 15 minutes avant l’heure de clôture officielle – malgré le fait que des électeurs étaient toujours dans la file d’attente pour voter – et a quitté les lieux en emportant avec lui le protocole; il n’a accepté de retourner au bureau de vote qu’après qu’un membre de l’équipe d’observateurs a réussi à le convaincre de revenir;
- des observateurs représentant les partis politiques étaient présents dans tous les bureaux de vote, mais certains d’entre eux n’étaient pas disposés à informer les délégations de la commission ad hoc de leur appartenance politique. La plupart des observateurs de la commission ad hoc n’ont pas rencontré les observateurs déployés par l’organisation d’observation électorale Pod Lupom, même s’il avait été annoncé que plus de 3 000 observateurs de cette organisation seraient présents dans les bureaux de vote dans l’ensemble du pays.
Présidence de la Bosnie-Herzégovine
Membre bosniaque: Bakir Izetbegović (32,87 %, élu), Fahrudin Radončić (26,78 %), Emir Suljagić (15,2 %), Bakir Hadžiomerović (10,02 %), Sefer Halilović (8,80 %), Mustafa Cerić (4,5 %)
Membre croate: Dragan Čović (52,2 %, élu), Martin Raguž (38,61 %), Živko Budimir (6,27 %)
Membre serbe: Mladen Ivanić (48,71 %, élu), Željka Cvijanović (47,56 %), Goran Zmijanjac (3,73 %)
Chambre des représentants de la Bosnie-Herzégovine
FBiH: SDA (27,87 %, 9 mandats), DF (15,33 %, 5), SBB (14,44 %, 4), HDZ BiH coalition (12,15 %, 4), SDP (9,45 %, 3), HDZ 1990 (4,08 %, 1), BPS (3,65 %, 1), A-SDA (2,25 %, 1)
RS: SNSD (38,46 %, 6 mandats), SDS (33,64 %, 5), PDP-NDP (7,76 %, 1), DNS (5,72 %, 1), SDA (4,88 %, 1)
Chambre des représentants de la Fédération de la Bosnie-Herzégovine
SDA (27,79 %, 29 mandats), SBB (14,71 %, 16), DF (12,9 %, 14), HDZ coalition (11,93 %, 13), SDP (10,14 %, 11), HDZ 1990 (4,04 %, 4), BPS (3,72 %, 4), SzBiH (3,30 %, 3), A-SDA (2,25 %, 2), Nasa Stranka (1,54 %, 1), Laburisticka Stranka (0,57 %, 1)
Président de la Republika Srpska
Milorad Dodik (45,22 %, élu), Ognjen Tadić (44,19 %), Ramiz Salkić (3,73 %, élu vice-président), Josip Jerković (0,98 %, élu vice-président)
Assemblée nationale de la Republika Srpska
SNSD (32,24 %, 29 mandats), SDS (26,22 %, 24 mandates), DNS (9,23 %, 8), PDP (7,37 %, 7), Domovina (5,28 %, 5), NDP (5,13 %, 5), SP (5,09 %, 5)
Assemblées cantonales:
Unsko-Sanski Kanton: SDA (32,38 %, 11 mandats), A-SDA (16,92 %, 5), DF (11,51 %, 4), SDP (10,93 %, 4), SBB (9,74 %, 3), Laburisti (5,43 %, 2), ZZP (3,23 %, 1)
Posavski Kanton: HDZ BiH coalition (32,92 %, 7 mandats), HDZ 1990 (29,69 %, 7), SDA (12,14 %, 3), Posavska Stranka (6,22 %, 1), HSP BiH-DSI (3,83 %, 1), SBB (3,68 %, 1), SDP (3,03 %, 1)
Tuzlanski Kanton: SDA (32,23 %, 13 mandats), SDP (13,7 %, 6), SBB (12,41 %, 5), DF (10.96 %, 4), SzBiH (8.36 %, 3), NSRzB (4.44 %, 2), BPS (4.4 %, 1)
Zenicko-Dobojski Kanton: SDA (28.60 %, 11 mandats), SBB (19.61 %, 8), DF (12.56 %, 5) SDP (11.36 %, 4), HDZ BiH coalition (5.97 %, 2), A-SDA (5.57 %, 2), SzBiH (4.44 %, 2), BPS (3.91 %, 1)
Bosansko-Podrinjski Kanton: SDA (22.03 %, 6 mandats), SBB (18.48 %, 5), SzBiH (8.54 %, 2), SDP (8.43 %, 2), DF (6.77 %, 2), Stranka za Bolje Gorazde (6.34 %), BPS (5.86 %, 2), Novi Pokret (5.69 %, 1), Stranka Dijaspore (4.79 %, 1), LS BiH (4.29 %, 1), A-SDA (3.71 %, 1)
Srednjo-Bosanski Kanton: SDA (25,7 %, 8 mandats), HDZ BiH coalition (22,76 %, 8), SBB (10,97 %, 4), SDP (10,87 %, 4), DF (8,53 %, 3), HDZ 1990 (6,77 %, 2), HSP-HSS (3,16 %, 1)
Hercegovacko-Neretvanski Kanton: HDZ BiH coalition (32,25 %, 11 mandats), SDA (20,83 %, 7), HDZ 1990 (9,01 %, 3), SBB (8,39 %, 3), SDP (7,73 %, 3), DF (5,68 %, 2), BPS (3,69 %, 1)
Zapadno-Hercegovacki Kanton: HDZ BiH coalition (56,56 %, 14 mandats), HDZ 1990 (15,07 %, 4), HSP BiH-DSI (6,6 %, 2), NSRzB (5,61 %, 1), HSP Ante Starcevic (4,48 %, 1), HKDU-Hrast (3,26 %, 1)
Kanton Sarajevo: SDA (25,02 %, 10 mandats), DF (17,1 %, 7), SBB (16,65 %, 7), SDP (9,4 %, 4), NS (7,7 %, 3), BPS (4,81 %, 2), BOSS (3,75 %, 2)
Kanton 10: HDZ BiH coalition (30,57 %, 9 mandats), HDZ 1990 (15,16 %, 4), SNSD (11.81 %, 3), HNL (7.71 %, 2), SDA (7.26 %, 2), NSRzB (5.9 %, 2), PSS (5.55 %, 2), SDP (4.4 %, 1)
6. Conclusions et recommandations
Annexe 1 – Composition de la commission ad hoc
(open)Sur la base des propositions des groupes politiques de l’Assemblée, la commission ad hoc se composait comme suit:
- Tiny KOX* (Pays-Bas, GUE), Président de la commission ad hoc
- Groupe socialiste (SOC)
- Ingrid ANTIČEVIĆ-MARINOVIĆ, Croatie
- Paolo CORSINI, Italie
- Joseph DEBONO GRECH, Malte
- Ute FINCKH-KRAEMER, Allemagne
- Maria GIANNAKAKI, Grèce
- Liliane MAURY PASQUIER, Suisse
- Melita MULIĆ, Croatie
- Stefan SCHENNACH, Autriche
- Groupe du Parti populaire européen (PPE/DC)
- David BAKRADZE, Géorgie
- Şaban DIŞLI, Turquie
- Mikael OSCARSSON, Suède
- Groupe des conservateurs européens (CE)
- Reha DENEMEÇ*, Turquie
- Tûlin ERKAL KARA, Turquie
- Ingebjørg GODSKESEN, Norvège
- Morten WOLD, Norvège
- Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE)
- André BUGNON, Suisse
- Margus HANSON*, Estonie
- Alfred HEER, Suisse
- Kerstin LUNDGREN, Suède
- Groupe pour la gauche unitaire européenne (GUE)
- Tiny KOX *, Pays-Bas
- Nikolaj VILLUMSEN, Danemark
- Rapporteur de la commission de suivi (ex officio)
- Egidijus VAREIKIS, Lituanie
- Secrétariat
- Caroline RAVAUD, Chef du Secrétariat, Commission de suivi
- Bogdan TORCĂTORIU, Administrateur, Division de la coopération interparlementaire et de l’observation des élections
- Franck DAESCHLER, Assistant administratif principal
- Nicola STEMP, Assistante
* membres de la délégation préélectorale (17-19 septembre 2014)
Annexe 2 – Programme de la délégation préélectorale (17-19 septembre 2014)
(open)Mercredi 17 septembre 2014
17h00-17h30 Réunion préparatoire avec Mme Mary-Ann Hennessey, chef du Bureau du Conseil de l'Europe en Bosnie-Herzégovine
17h30-18h30 Réunion avec Mme Corien Jonker, chef de la mission du BIDDH en Bosnie-Herzégovine, et les membres de l’équipe principale
18h30-19h15 Réunion avec Mme Nina Suomalainen, chef adjointe de la mission de l’OSCE en Bosnie-Herzégovine
Jeudi 18 septembre 2014
07h00 Départ des membres de la délégation pour Banja Luka
12h30-13h30 Réunion avec M. Mladen Ivanić, président du PDP
14h00-14h45 Réunion avec Mme Ivana Korajlic, Transparency International
Réunions avec des dirigeants et représentants des groupes parlementaires de la Republika Srpska
15h00-15h30 Réunion avec M. Dragan Ćuzulan, secrétaire général du SDS
16h00-16h30 Réunion avec M. Željko Mirjanić, parlementaire, président du groupe SNCD (Assemblée nationale de la Republika Srpska)
16h30-17h00 Réunion avec M. Dragan Čavić, président du Parti démocrate
17h15 Départ des membres de la délégation pour Sarajevo
Vendredi 19 septembre 2014
09h00-09h45 Réunion avec M. Vlado Rogić et M. Suad Arnautović, membres de la Commission électorale centrale
Réunions avec les représentants des groupes parlementaires
10h00-10h45 Réunion avec le Collège de l’Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine
- M. Ferid Buljubašić, secrétaire général, Assemblée parlementaire de BiH
- M. Dragoljub Reljić, secrétaire général, Chambre des représentants
11h00-11h30 Réunion avec M. Davor Selak, secrétaire général de HDZ 1990
11h30-12h00 Réunion avec M. Asim Sarajlič, vice-président, président du groupe SDA
14h00-14h30 Réunion avec M. Ante Domazet, parlementaire (Chambre des représentants), SDP
14h30-15h00 Réunion avec M. Damir Arnaut, vice-président du SBB BiH, et M. Fehim Škaljić, membre du principal comité
Réunions au Bureau du Conseil de l’Europe à Sarajevo
16h00-16h30 Réunion avec des représentants d’ONG:
- Mme Tijana Cvjetičanin et M. Darko Brkan, ONG «Zašto ne»
- M. Dario Jovanovic, coalition «Pod Lupom»
17h00-17h30 Réunion avec Mme Karolina Karačić, vice-présidente du DF
17h30-18h30 Préparation du texte de la déclaration de la délégation préélectorale
Annexe 3 – Déclaration de la délégation préélectorale
(open)Strasbourg, 19.09.2014 – Une délégation préélectorale de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est rendue à Sarajevo et Banja Luka afin d’évaluer la campagne électorale et la préparation des élections législatives du 12 octobre 2014.
La plupart des interlocuteurs de la délégation de l’APCE ont souligné l’importance des prochaines élections législatives de Bosnie-Herzégovine. La délégation a été informée des nombreuses difficultés auxquelles le pays est confronté – déclin économique, taux de chômage élevé, corruption à grande échelle et conséquences des inondations. Il a été indiqué à la délégation que ces difficultés joueraient un rôle majeur dans la campagne.
La délégation note avec satisfaction que tous les acteurs politiques ont indiqué faire pleinement confiance aux travaux de la Commission électorale centrale. Celle-ci a toutefois informé la délégation qu’une certaine pression politique – principalement indirecte – était exercée sur son fonctionnement, par exemple en limitant son budget. D’après la CEC le maillon faible est le fonctionnement des commissions municipales et des commissions de bureau de vote.
Certains interlocuteurs ont aussi attiré l’attention de la délégation sur un risque d’irrégularités le jour du scrutin, parmi lesquelles le vote multiple, l’achat de voix, l’exercice de pressions sur les électeurs, en particulier dans les zones rurales, la manipulation éventuelle des résultats, en particulier pendant et après le dépouillement. D’autres considèrent que le risque de telles irrégularités n’est pas très élevé. Néanmoins, la délégation appelle la Commission électorale centrale, les principaux acteurs politiques et les organes publics compétents à veiller à ce que toutes les commissions de bureau de vote travaillent de manière impartiale et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter la manipulation des résultats.
La délégation regrette qu’il existe encore, bien que la législation l’interdise, d’importantes différences de taille entre les circonscriptions, de sorte que toutes les voix n’ont pas le même poids. Cette situation n’est pas conforme aux principes fondamentaux du suffrage égal énoncé dans le Code de bonne conduite en matière électorale de la Commission de Venise.
La délégation a noté l’existence d’une diversité des médias. Cependant, il lui a aussi été indiqué que de nombreux organes de médias étaient encore associés à une communauté ethnique ou une sensibilité politique particulière. Les radiodiffuseurs publics ont l’obligation de garantir un accès égal à tous les partis politiques et de ne pas privilégier les partis au pouvoir. La délégation a toutefois eu connaissance d’accusations, surtout mais pas uniquement en Republika Srpska, portant sur une éventuelle utilisation abusive des ressources administratives et sur une inégalité d’accès aux médias publics.
Concernant le financement des campagnes électorales et des partis politiques, la délégation de l’APCE a souligné que certaines des recommandations adoptées par le Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) en 2013 n’avaient toujours pas été suivies, notamment la transparence des dons, les compétences de contrôle des comptes des institutions publiques compétentes et l’absence de sanctions efficaces. La nouvelle loi sur les conflits d’intérêt adoptée en 2013 a aussi été signalée comme pouvant être une source de problèmes après les élections.
La délégation de l’APCE a indiqué regretter vivement que les autorités de Bosnie-Herzégovine, malgré les résolutions antérieures de l’Assemblée sur l’incompatibilité de la Constitution et de la législation électorale avec la Convention européenne des droits de l’homme, n’aient pas modifié le cadre constitutionnel et législatif afin de supprimer les discriminations fondées sur l’ethnicité et la résidence concernant le droit d’être candidat à la Présidence et à la Chambre des peuples. De ce fait, les élections législatives du 12 octobre seront une nouvelle fois tenues en violation de la Convention. Tous les interlocuteurs des partis politiques ont indiqué que cette question serait réglée après les élections, une promesse qui avait aussi été faite il y a quatre ans.
La délégation a rencontré des dirigeants et représentants des partis politiques, des membres du Collège conjoint de l’Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine, des membres de la Commission électorale centrale, des représentants de la communauté internationale, la mission de l’OSCE/BIDDH en Bosnie-Herzégovine et des représentants de la société civile.
L’Assemblée parlementaire enverra une délégation de 32 membres pour observer les élections législatives du 12 octobre 2014.
Membres de la délégation: Tiny Kox (Pays-Bas, GUE), chef de la délégation; Naira Karapetyan (Arménie, PPE/DC); René Rouquet (France, SOC); Margus Hanson (Estonie, ADLE); Reha Denemeç (Turquie, GDE).
Annexe 4 – Programme de la commission ad hoc (10-13 octobre 2014)
(open)Vendredi 10 octobre 2014
08h30-09h30 Réunion de la commission ad hoc:
- Ouverture de la réunion et présentation des conclusions de la mission préélectorale, M. Tiny Kox, chef de la délégation
- Présentation des développements récents concernant la législation électorale et des activités de la Commission de Venise en Bosnie-Herzégovine
- Modalités pratiques et logistique, Secrétariat
Programme d’information conjoint avec la délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE
10h00-10h20 Ouverture par les chefs des délégations:
- M. Roberto Battelli, coordinateur spécial de la mission d’observation de courte durée de l’OSCE
- M. Tiny Kox, chef de la délégation de l’APCE
- Mme Marietta Tidei, chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE
10h20-11h10 Discours de bienvenue:
- Ambassadeur Jonathan Moore, chef de la mission de l’OSCE en Bosnie-Herzégovine
- Mme Nina Suomalainen, chef adjointe de la mission
- M. Ahmed Rifatbegovic, conseiller politique
- Mme Mary Ann Hennessey, chef du Bureau du Conseil de l’Europe en Bosnie-Herzégovine
- M. Michael Doyle, chef du cabinet et conseiller politique principal, Bureau du Haut Représentant
11h10-12h00 Réunion avec M. Stjepan Mikić, président de la Commission électorale centrale de Bosnie-Herzégovine
13h30-14h45 Séance d’information avec Mme Corien Jonker, chef de la mission de l’OSCE/BIDDH d’observation des élections, et son équipe
14h45-18h20 Réunions avec les partis politiques:
- Parti social-démocrate de Bosnie-Herzégovine (SDP BiH) – Mme Lidija Korać, vice-présidente
- Union pour un meilleur avenir de Bosnie-Herzégovine (SBB) – M. Damir Arnaut, vice-président
- Parti d’action démocratique (SDA) – M. Asim Sarajlić, vice-président
- Union démocratique croate de Bosnie-Herzégovine (HDZ) – Mme Lidija Bradara, membre de la présidence de HDZ BiH et directrice de l’Académie politique de HDZ
- Union démocratique croate 1990 (HDZ 1990) – M. Ante Janković, secrétaire international
- Parti de la justice et de la confiance (SPP) – M. Aner Šuman, secrétaire par intérim
- Alliance des sociaux-démocrates indépendants (SNSD) – M. Dušan Petrović, membre du comité directeur et président des Jeunes sociaux-démocrates
- Parti du progrès démocratique (PDP) – M. Zoran Tešanović, membre de la présidence
- Parti démocratique serbe (SDS) – M. Predrag Kovač, vice-président
- Front démocratique (DF) – M. Željko Komšić, président
Samedi 11 octobre 2014
09h30-10h45 Table ronde avec des représentants des médias:
- Agence de régulation des communications – M. Kemal Huseinović, directeur général
- BH Novinari – Mme Borka Rudić, directrice
- Radio-télévision de Bosnie-Herzégovine – Mme Senada Ćumurović, sous-directrice générale pour l’éducation et chef d’équipe pour les élections
- Radio-télévision de la Fédération de Bosnie-Herzégovine – M. Džemal Šabić, directeur général
- Radio-télévision de la Republika Srpska – Mme Tamara Ćuruvija, rédactrice des émissions d’information télévisées
- Dnevni Avaz – M. Tarik Lazović, rédacteur en chef adjoint
- Oslobodjenje – Mme Vildana Selimbegović, rédactrice en chef
- ACIPS – M. Anes Makul, président
11h00-12h00 Table ronde avec les représentants des ONG/ONGI:
- Transparency International – M. Emir Đjikić, président
- Centre pour les initiatives civiles – M. Dario Jovanović
- Forum des citoyens de Tuzla – Mme Jelena Tanasković, représentante
- Pod Lupom – M. Dario Jovanović, directeur
- Center for Investigative Reporting – M. Kenan Efendić, rédacteur
12h00-12h45 Séance d’information avec la mission de l’OSCE/BIDDH d’observation des élections (formes d’observation, procédures appliquées le jour du scrutin, sécurité)
13h00 Réunion avec les interprètes et les chauffeurs
Dimanche 12 octobre 2014
Observation des élections
Lundi 13 octobre 2014
08h00-09h00 Réunion de la commission ad hoc (bilan)
14h00 Conférence de presse conjointe
Annexe 5 – Déclaration de la Mission internationale d’observation des élections (MIOE)
(open)Les élections en Bosnie-Herzégovine étaient ouvertes à une pluralité de candidats mais les clivages interethniques et la défiance restent des problèmes majeurs, ont déclaré les observateurs internationaux
Sarajevo, 13.10.2014. Les élections générales du 12 octobre en Bosnie-Herzégovine ont eu lieu sous le signe de la concurrence électorale mais les clivages interethniques restent un problème majeur. L’absence de vision commune de l’avenir du pays et de coopération entre les trois peuples qui le constituent continue d’entraver les réformes nécessaires pour garantir des élections pleinement démocratiques et la défiance croissante vis-à-vis du fonctionnement des institutions démocratiques compromet la stabilité, ont affirmé les observateurs internationaux dans une déclaration aujourd’hui. Cependant, les candidats ont pu faire campagne librement et les libertés fondamentales d’expression, d’association et de réunion ont été respectées.
«Les élections d’hier démontrent que la Bosnie-Herzégovine dispose d’un cadre juridique suffisant pour organiser des élections démocratiques», a déclaré Roberto Battelli, le Coordinateur spécial et Chef de la mission d’observation de courte durée de l’OSCE. «Toutefois, l’absence de volonté politique d’aller au-delà de l’Accord de Dayton empêche le pays de sortir des clivages interethniques actuels et d’avancer réellement sur la voie du progrès.»
Dans l’ensemble, la Commission électorale centrale (CEC) a géré les élections efficacement et joui de la confiance de la plupart des acteurs électoraux; on a pu néanmoins constater de nombreux cas de partis politiques et de candidats individuels qui se sont livrés à des tractations pour obtenir des sièges au sein des commissions de bureaux de vote de manière à accroître leur représentation dans certaines zones. Ces manœuvres ont engendré un déséquilibre politique au sein des commissions et amoindri la confiance dans l’intégrité du processus, ont affirmé les observateurs.
Selon la déclaration, le cadre juridique est globalement adapté à la conduite d’élections démocratiques. Cependant, le manque de volonté politique d’aller au-delà de l’Accord de Dayton se traduit par la persistance de failles importantes, dont des restrictions aux droits de voter et d’être candidat qui, fondées sur l’appartenance ethnique, sont contraires aux normes de l’OSCE et du Conseil de l’Europe; ce point est illustré notamment par la non-application de l’arrêt Sejdić et Finci rendu par la Cour européenne des droits de l’homme en 2009. Les observateurs ont également relevé que le nombre de suffrages nécessaires pour remporter les élections variait considérablement d’une circonscription à l’autre, violant le principe de l’égalité du vote.
«Le fonctionnement des institutions démocratiques fait l’objet d’une défiance toujours croissante qui compromet la stabilité et l’avenir du pays», a déclaré Tiny Kox, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. «L’ensemble des responsables et partis politiques devraient prendre ce phénomène pour un avertissement majeur».
Dans le cadre d’un processus généralement inclusif, la CEC a habilité 51 partis politiques, 14 coalitions et 15 candidats indépendants à participer officiellement aux élections au niveau national et à celui des entités. Tous les candidats ont pu faire campagne sans obstruction et les libertés d’association et de réunion ont été respectées. Leurs campagnes électorales avaient un caractère largement négatif, blâmant les opposants pour le manque de progrès.
«Le jour des élections, le scrutin a été globalement bien organisé et les membres des commissions de bureaux de vote ont, pour la plupart, rempli leur tâche avec efficacité», a affirmé Marietta Tidei, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. «Le nouveau quota de 40 % de femmes a été respecté tant au sein de l’administration électorale que sur les listes des candidats. Malheureusement, il n’en découle pas nécessairement un bon équilibre entre les femmes et les hommes dans les organes législatifs.»
Le pays compte une pluralité de médias actifs mais le paysage médiatique est fragmenté selon des clivages ethniques, ont affirmé les observateurs. Les organismes de radiodiffusion ont, certes, observé l’obligation juridique d’accorder gratuitement le même temps d’antenne aux différents candidats et donné aux électeurs la possibilité de s’informer sur les candidats grâce à des débats et à des émissions électorales mais les résultats du suivi des médias par la Mission d’observation des élections de l’OSCE/BIDDH attestent de nombreuses allégations de manque d’objectivité des médias.
«Nous avons constaté, en observant l’ensemble du processus électoral jusqu’ici, que les libertés fondamentales avaient été globalement garanties», a affirmé Corien Jonker, Chef de la Mission d’observation de longue durée des élections de l’OSCE/BIDDH. «Il y a encore des progrès à faire, toutefois, pour garantir des élections pleinement démocratiques. Il y a encore des personnes qui ne peuvent pas se présenter aux élections, ni voter pour des raisons fondées sur l’appartenance ethnique; les commissions de bureaux de vote font l’objet d’un commerce de sièges et le paysage médiatique souffre d’une couverture tendancieuse de la vie politique et d’une fragmentation selon des clivages ethniques.»
S’agissant du financement des campagnes, le système de réglementation ne permet pas de garantir la transparence et la responsabilisation et les précédentes recommandations du BIDDH et du Groupe d’Etat contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe n’ont toujours pas, dans leur majorité, été mises en œuvre. Le long processus de contrôle des rapports financiers et l’absence de sanctions proportionnées sapent l’efficacité de la réglementation sur le financement des campagnes, ne remédiant pas aux violations perpétrées.
Le scrutin s’est, dans l’ensemble, déroulé en bon ordre mais certaines irrégularités techniques ont été observées au long de la journée, le processus électoral se détériorant considérablement lors du dépouillement. Le déroulement du vote a été jugé bon ou très bon dans 94 % des bureaux de vote observés. En revanche, le dépouillement des votes a fait globalement l’objet d’une évaluation plus négative; il a été jugé mauvais ou très mauvais dans 25 % des bureaux de vote observés.