Imprimer
Autres documents liés
Réponse à Recommandation | Doc. 11998 | 17 juillet 2009
Lutte contre les atteintes à l’environnement en Mer Noire
1. Le Comité des Ministres
a examiné avec intérêt la Recommandation
1837 (2008) de l’Assemblée parlementaire sur la «Lutte contre les
atteintes à l’environnement en mer Noire» et se félicite de l’intérêt
que l’Assemblée porte à cette question. Il a porté la recommandation
à l’attention de ses Etats membres et l’a communiquée à plusieurs
instances compétentes pour information et commentaires éventuels .
2. Le Comité des Ministres partage la préoccupation de l’Assemblée
face à la dégradation environnementale croissante de la mer Noire,
qui multiplie les risques pour les populations avoisinantes. Il souligne
également qu’aucune activité susceptible de produire des effets
négatifs pour l’environnement au‑delà des frontières ne devrait
être développée s’agissant de zones bénéficiant d’une protection internationale,
telles que celles qui sont protégées en vertu de la Convention de
Berne et celles auxquelles le Conseil de l’Europe a octroyé son
Diplôme européen des Zones protégées. Il observe que la fragilité
de la mer Noire provient du fait qu’elle est presque entièrement
fermée, si bien que le contrôle de la pollution doit s’inscrire
dans des efforts de coopération de la part des pays du bassin du
Danube.
3. Dans ce contexte, le Comité des Ministres se félicite des
structures de coopération et du cadre normatif existants dans la
région de la mer Noire et encourage les pays riverains à en faire
plein usage afin de renforcer la coopération en matière d'activités
environnementales et de réduction des risques. Il relève également
que ces Etats (Bulgarie, Géorgie, Moldova, Roumanie, Fédération
de Russie, Turquie et Ukraine) sont tous Parties à l'Accord européen
et méditerranéen sur les risques majeurs (EUR‑OPA), cadre propre
à améliorer les politiques de prévention des accidents technologiques.
Par ailleurs, cinq des six Etats bordant la mer Noire sont Parties
à la Convention de Berne. Le Comité des Ministres suit avec attention
les travaux, y compris les évaluations internationales d’experts
en cours, qui sont menés par le Comité permanent de la Convention
de Berne (T-PVS), notamment sur la mise en œuvre de sa Recommandation 111 (2004) sur la construction d’une voie navigable dans l’estuaire
de Bystroe (delta du Danube, Ukraine).
4. L’Assemblée est invitée à prendre connaissance des commentaires
formulés par le Comité des correspondants permanents de l’Accord
EUR-OPA et le Comité permanent de la Convention de Berne sur la recommandation,
tels qu’ils figurent en annexe à la présente réponse.
5. Le Comité des Ministres tient également à appeler l’attention
sur les Principes directeurs pour le développement durable du continent
européen, adoptés par la Conférence européenne des Ministres responsables
de l’aménagement du territoire (CEMAT) et adressés aux Etats membres
dans la Recommandation Rec(2002)1 du Comité des Ministres. Ces principes
accordent toute leur importance aux problèmes liés au développement
durable notamment dans les bassins de la Méditerranée et de la mer
Noire, en particulier dans les chapitres «IV. Principes d'une politique
d'aménagement pour un développement durable de l'Europe», «V. Mesures
d'aménagement pour des territoires caractéristiques de l'Europe»
et «VI. Renforcement de la coopération entre les Etats membres du
Conseil de l'Europe et participation des régions, des municipalités
et de la population». Il encourage vivement les Etats membres à
s’inspirer de ces principes.
6. Le Comité des Ministres salue l’initiative du Congrès des
pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe de création
de l’Association de l’Eurorégion de la mer Noire (BSER). Il voit
dans l’Eurorégion de la mer Noire un cadre de coopération utile
au niveau local et régional, qui vise à être complémentaire des initiatives
de coopération internationale existantes.
Annexe 1 – Commentaires du Comité des correspondants permanents de l'Accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs (EUR-OPA) à la Recommandation 1837 (2008)
(open)Après avoir soigneusement examiné la Recommandation 1837 (2008) de l'Assemblée parlementaire à sa réunion tenue à Istanbul les 30 et 31 octobre 2008, le Comité des correspondants permanents de l'Accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs (EUR-OPA):
1. Partage la préoccupation de
l'Assemblée parlementaire face à la dégradation environnementale croissante
de la mer Noire qui multiplie les risques pour les populations avoisinantes;
2. Fait observer que la mer Noire est une mer fermée, très vulnérable
aux accidents technologiques comme les dégazages de pétroliers ou
les pollutions, à l’instar de celles survenues en 2000 dans la Tisza
et le Danube où se sont déversés du cyanure et des métaux lourds
à la suite de la rupture d'un barrage minier;
3. Est favorable au renforcement de la coopération en matière
d'activités environnementales et de réduction des risques dans les
pays riverains de la mer Noire, tout en relevant que ces Etats (Bulgarie, Géorgie,
Moldova, Roumanie, Fédération de Russie, Turquie et Ukraine) sont
tous Parties à l'Accord européen et méditerranéen sur les risques
majeurs (EUR‑OPA), cadre propre à améliorer les politiques de prévention des
accidents technologiques;
4. Souligne toutefois que d'autres Etats (notamment ceux du bassin
hydrographique du Danube) doivent identifier les sources de pollutions
et collaborer pour réduire les fortes quantités de polluants rejetés
qui constituent une source de risques sanitaire et environnemental
pour les populations résidant autour de la mer Noire;
5. Encourage les Parties à la Convention sur la protection de
la mer Noire contre la pollution (Bucarest, 1992) à renforcer les
activités menées dans le cadre de l'instrument et à mieux faire
respecter les obligations afin de limiter les risques et de réduire
la pollution. Les Parties sont aussi encouragées à établir des synergies appropriées
avec la Convention pour la protection de la Méditerranée contre
la pollution;
6. Invite tous les Etats concernés par le transport de produits
pétroliers en mer Noire à améliorer les mesures de sécurité extrêmes
et à observer strictement la réglementation internationale destinée
à éviter les dégazages et à réduire les risques au minimum.
Annexe 2 – Commentaires du Comité permanent de la Convention de Berne à la Recommandation 1837 (2008)
(open)Le Comité permanent de la Convention de Berne:
1. Partage l’intérêt de l’Assemblée
parlementaire sur la dégradation croissante de l’environnement en
mer Noire et son avertissement à propos du «danger de devenir un
désastre écologique sans précédent»;
2. Note que cinq des six Etats bordant la mer Noire (Bulgarie,
Géorgie, Roumanie, Turquie et Ukraine) sont Parties à la Convention
de Berne, et ont également signé et ratifié la Convention de Protection
de la mer Noire contre la Pollution (Bucarest, 1992), qui fournit
le cadre pour la conservation des ressources marines, en collaboration
avec la Fédération de Russie;
3. Est du même avis que l’Assemblée parlementaire à propos de
la nécessité de renforcer la Convention de Bucarest pour en faire
un instrument plus efficace de coopération régionale pour la protection
de l’environnement;
4. Insiste sur la fragilité de la mer Noire du fait qu’elle est
presque entièrement fermée, qui fait que le contrôle de la pollution
doit comprendre des efforts de coopération de la part des pays du
bassin du Danube;
5. Note la recommandation de l’Assemblée parlementaire concernant
l’arrêt du projet de construction d’une voie navigable Danube-mer
Noire dans la partie Ukrainienne du delta du Danube, et rappelle
que le Comité permanent a ouvert un dossier spécifique contre l’Ukraine
à propos de ce projet après avoir adopté la Recommandation 111 (2004) sur la construction d’une voie navigable dans l’estuaire
de Bystroe (delta du Danube, Ukraine), dont la mise en œuvre continue
d’être suivie;
6. Rappelle que la Réserve Biosphère du delta du Danube détient
le Diplôme européen des Zones protégées du Conseil de l’Europe depuis
2003;
7. Invite l’Assemblée parlementaire à continuer de collaborer
avec la Convention de Berne sur les sujets d’intérêt commun.